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 Où est l'indécence ?

 

François Ayrault a tranché; il n y aura pas de nationalisation des activités de Arcelor Mittal à Florange et les souscriptions formelles pris par l'aciériste n'iront pas au-delà des engagements actuels, seuls 650 emplois seront maintenus, et aucune vision long ou moyen terme sur l'avenir du site n'est apportée.
650 salariés sans perspective avec une participation pour l'instant hypothétique d'un des hauts-fourneaux d'Arcelor Mittal au projet européen Ulcos.
Interrogé sur son éventuelle démission du gouvernement,samedi soir sur TF1, à la suite de ce qui pourrait apparaître comme un désaveu, Arnaud  Montebourg a qualifié la question d'indécente.
On est désormais habitué aux  rodomontades du Ministre du redressement industriel mais c'est une nouvelle  fois la parole de l'État et du politique qui est bafouée.
Ce combat a été un enjeu politique de la dernière présidentielle.
Nicolas Sarkozy s'y était déjà brûlé les doigts.
Le gouvernement Ayrault reproduit les mêmes erreurs et François Hollande en avait fait son combat durant la campagne et s'y est engagé frontalement en recevant Lakshmi Mittal à l'Elysée la semaine dernière.
Tout et son contraire a été  évoqué en une semaine.
Ou sont le ou les repreneurs annoncés par Arnaud Montbourg et quels étaient leurs crédibilité quand le Premier Ministre juge lui même qu'ils ne le sont pas.
Ont ils même sérieusement existé ?
L'immense déception et amertume affichées par les syndicalistes d'Arcelor Mittal et ses salariés est à la hauteur de la vaine espérance créée.
On ne peut reprocher à personne l'issue de cette crise: N'en déplaise aux volontaristes de tout crin, elle était quasi  certaine.
Par contre leur responsabilité est d'entretenir l'illusion.
Le vrai débat aujourd hui est la définition et la place du politique dans une Europe de plus en plus prépondérante et une mondialisation en route.
Le vrai débat est dans la construction du futur, de la formation, de l'éducation.
Le vrai débat est de donner un avenir aux jeunes générations alors qu'un rapport fait au gouvernement révèle que 23% des jeunes en France sont pauvres.
Le vrai débat est de doter la France et l'Europe d'outils compétitifs dans les années à venir face aux nouveaux géants émargeants.
Le vrai débat est de créer de la valeur ajoutée.
L'indécence c'est de se tromper d'époque et de combat.



Thibault Ponroy