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 Savoir communiquer en temps de crise …..le maillon faible persistant du quinquennat Macron !

On aurait pu croire que la jeunesse de notre Président de la République et celle de son équipe serait un atout maître notamment en termes de communication. Leur formation, leur connaissance des médias et des réseaux sociaux auraient dû annoncer une ère nouvelle de la communication politique spécialement en temps de crise :
Affaire Benalla, gilets jaunes, grandes grèves de l’automne, réforme des retraites, affaire Delevoye, et maintenant covid 19… Les crises, n’ont en effet, pas manqué.
 
Hélas, la maîtrise des outils ne suffit pas et « l’expérience et l’intuition » politique ont fait cruellement défaut. Comment expliquer un tel décalage entre le talent incontestable de cette équipe de jeunes quadras pour la prise du pouvoir et l’absence de clairvoyance, de vista, de courage et tellement de maladresses en tant de crise ? Où sont passés les stratèges de l’Elysée, les conseillers de l’ombre, les visiteurs du soir, les créateurs du monde de demain ?
 
Elu par hasard et par défaut après la chute malheureuse et imprévue du candidat de la droite, le choix entre Emmanuel Macron et la candidate frontiste s’est avéré un non choix. Pourtant, les espoirs étaient énormes, une nouvelle façon de faire de la politique s’annonçait, libérée du clivage stérile gauche droite…. Communiquer pour expliquer et rendre lisibles des choix impérieux, créer une relation de confiance et d’espérance, tels étaient les enjeux de cette nouvelle génération au pouvoir.
 
La déconvenue est à la mesure ce cette géniale martingale électorale… Etre jeune et malin ne suffit pas à gouverner un pays, en l’occurrence la France, qui est difficilement gouvernable et ontologiquement paradoxal.
 
Dès le début de la mandature, des signaux faibles laissaient percevoir la distorsion entre le discours et la réalité : la continuité du monde d’avant : la fête avant la victoire à la Rotonde (rive gauche), la cérémonie totalement anachronique de l’intronisation au Louvre, la sortie très irrespectueuse et incompréhensible à l’Hôtel de Brienne devant un parterre de généraux méprisés… Que d’erreurs de communication commises déjà par temps calme.
 
La constance de ce pouvoir est d’être souvent en décalage avec le momentum. Ne jamais prévoir, ne jamais anticiper, n’écouter personne ou tout le monde, toujours finir par céder après des bras de fer interminables, rattraper à contre-temps, reconnaître difficilement ses faux pas, ne pas sanctionner les erreurs de recrutement ministériel et surtout pratiquer le pouvoir comme avant, sans  en avoir l’expérience, tout en promettant au Peuple, après chaque crise majeure, l’air sincère, avoir compris et mettre en œuvre un changement des pratiques (Acte 1, Acte 2 …)
 
La crise sanitaire que notre pays (avec tant d’autres) a traversée aurait pu être un moment de vérité pour le pouvoir. Événements exceptionnels, réponses exceptionnelles ! Cette période inédite, à laquelle peu de gouvernements étaient préparés (alors qu’elle était prévisible), aurait pu être un moment de retrouvailles entre le Peuple et ses élites. Ce besoin de protection ressenti par une nation menacée, où chacun a peur pour sa vie et celle de ses proches,  où chacun a besoin d’être rassuré était une « occasion inespérée » ,pour le pouvoir de démontrer dans ces moments terribles, ses capacités de rassemblement et de vérité.
 
Là encore, quelle déception ! Tant sur la forme que sur le fond. Je ne m’attarderai pas sur le fond car il est encore trop tôt pour en évaluer l’efficacité même si de nombreuses voix s’élèvent pour infirmer les pseudo résultats de la doxa du confinement versus les dégâts considérables et durables sur le plan économique et social.
 
En revanche, sur la forme donc sur la communication du gouvernement, que d’erreurs commises : comparer une crise sanitaire à un état de guerre, déléguer ses décisions à un conseil scientifique qui dit tout et son contraire, écouter les diktats de l’Académie de médecine, s’arranger avec l’utilité des masques et tests pour en dissimuler la pénurie et prendre le Peuple entier pour un imbécile, oublier de faire de la politique, ne pas être courageux et audacieux.
 
Alors oui, on a eu de grands discours lénifiants sur notre protection, sur le choix inédit de la santé d’abord au détriment de l’économie, sur le rôle extraordinaire de nos soignants ( si mal traités il y a quelques mois)….De belles images aussi de notre armée qui organise à coup de millions des ponts aériens pour transporter quelques dizaines de malades dans des pays limitrophes alors que les hôpitaux militaires tels que le Val de Grâce ou Percy n’ont pas été ou très peu sollicités, sans parler du secteur privé (7000 lits de réanimation) qui est resté désespérément vide,  victime d’une administration immobile et tatillonne…
 
Confusion au moment du confinement , cacophonie au moment du déconfinement, communication truffée d’injonctions contradictoires distillées par une kyrielle de ministres (déguisés en maîtres d’école) qui devraient agir en silence plutôt que de répéter à l’envi sur les plateaux de télévision des éléments de language élaborés par  des communicants « has been » …
 
Résultat : plus le pouvoir tente de rassurer, plus les français sont inquiets. Ses atermoiements  et ses gesticulations  ont jeté le doute sur sa capacité à remettre le pays en marche. Le capital confiance envers le gouvernement est très bas. Au-delà des décisions prises, il récolte les fruits d’une communication mensongère et infantilisante.
 
La crise économique et sociale à venir va être très dure, et la France pour ne parler que d’elle, va devoir affronter de très profondes difficultés au risque de se perdre . Alors tournons cette page et espérons que le pouvoir en place saura trouver,   cette fois ci, la communication juste pour expliquer ses choix et recréer ce climat de confiance indispensable pour sortir du chaos dans lequel nous allons être plongés.

 

David nitlich

 Covid 19 : chapeau bas à tous les endeuillés

Alors que nous commençons à entrevoir la fin de ce premier long confinement de 8 semaines, je salue l’ensemble de ces familles endeuillées qui ont perdu un ou plusieurs de leurs proches.
 
Par ailleurs, nous applaudissons tous les jours à 20h nos soignants qui, incontestablement, fournissent un travail considérable avec courage et abnégation au péril de leur vie et de celle de leur famille.  Ces derniers ovationnent, à leur tour, chaque malade qui sort de réanimation, images reprises en boucle sur les chaînes d’information. Il faut bien se réconforter et montrer au bon peuple que les efforts du confinement et que les choix du gouvernement ont été, malgré tous ses atermoiements et ses annonces contradictoires,  utiles et finalement judicieux.
 
Cependant, peu de voix s’élèvent pour ceux qui, au nom de mesures de protection drastiques, ne peuvent pas dire un dernier adieu à leur père ou à leur mère, lesquels vont mourir seuls dans un ephad ou dans un service de réanimation. Pire encore, les enterrements sont réduits à la plus stricte intimité (5 personnes) avec des services religieux à minima quand ils ont lieu. La privation de cette liberté fondamentale, celle d’accompagner ses morts, est pour moi insoutenable. D’autres libertés sont menacées (le respect de l’intimité de la vie privée par un éventuel « tracking » par exemple) mais leur préservation suscite beaucoup moins d’émoi et de levées de bouclier : pourquoi ?
 
L’Etat n’avait d’autre choix, devant son incurie et ses manquements, que de nous confiner. Fallait-il que le gouvernement soit aussi intrusif dans l’intimité familiale de nos concitoyens ? On vous répète à l’envi que c’est pour notre protection mais l’est-ce vraiment ? Ne fallait-il pas laisser à chacun dans ce moment particulier et unique, un libre choix (en respectant les mesures barrières) ? Ce type de décision brutale et uniforme a failli se répéter lorsque notre Président a envisagé un moment, avant de se raviser, (là encore pour leur bien) un confinement sine die de nos anciens.
 
Les séquelles psychologiques pour ces familles « orphelines » n’ont pas  été prises en considération par le pouvoir. Elles laisseront des traces indélébiles,  bien au-delà de l’épidémie.
 
Alors, arrêtons ces mesures de privation abusives et réclamons dès le 11 mai un retour à la normale sans avoir à saisir le Défenseur des Droits !

David Nitlich

 covid 19: opportunité pour l’Europe ?

Rassurez-vous, je ne suis pas de ceux qui pensent que l’apparition du covid 19 serait une conséquence de la mondialisation et que « Dame Nature » règlerait ses comptes avec le monde capitaliste, libéral, inégalitaire et si peu respectueux de l’environnement. Pour preuve, les multiples épidémies (la peste noire de 1348 ou la grippe espagnole de 1918 entres autres) qui, au cours des siècles, ont ravagé l’humanité. Des millions de virus nous entourent et continueront au fil du temps de se rappeler à notre bon souvenir.
 
Cependant, le covid 19, en dépit de sa puissance destructrice, arrive peut être à un moment opportun… Les millions de morts annoncés et la désorganisation quasi-totale de l’économie mondiale, plongée elle aussi en quarantaine,  nous amènent à nous interroger sur notre rapport au monde mais aussi à l’autre. Cette épidémie nous rappelle nos limites et met en lumière de façon flagrante la faiblesse et les inégalités de notre système économique et financier globalisé. Le propre du virus, c’est qu’il ne reconnaît aucune frontière, ni raciale, ni sociale, ni politique, et qu’il nous condamne à abandonner la prévalence individuelle au profit de la solidarité et de l’intérêt  collectif.
 
Mise en garde salutaire ou coup de semonce inespéré pour mieux nous préparer aux prochaines crises sanitaires, climatiques ou migratoires.
 
Faute de vaccin, l’épidémie va contraindre les pays les plus riches à injecter des milliers de milliards de dollars ou d’euros pour sauver les systèmes de productions et d’échanges de leurs économies mais aussi celles des pays les plus pauvres,  afin que la catastrophe sanitaire annoncée, ne se transforme pas en catastrophe humanitaire planétaire avérée.
 
Alors quitte à reconstruire grâce à des moyens considérables inédits, conduisons le changement autrement en respectant notre environnement et revenons aux biens fondamentaux communs à tous les hommes : l’alimentation, la santé, l’éducation, les ressources pour vivre décemment.
 
L’élan de solidarité qui s’exprime un peu partout en Europe nous montre que l’individualisme triomphant ne résiste pas à la menace collective. Capitalisons alors sur ce qu’il y a de mieux chez l’homme pour faire enfin bouger les lignes et écrire un nouveau chapitre de l’humanité.
 
Nous européens, ayons l’audace de repenser le monde en oubliant les référents d’hier et les vieilles recettes devenues obsolètes. Soyons courageux, quitte à être seuls contre tous dans un premier temps et sortons des schémas classiques qui sont à bout de souffle, comme  l’est notre planète. Libérons nous des carcans géopolitiques actuels et des pseudos équilibres de la terreur. Redéfinissons des règles, au service des hommes, plutôt que de les contraindre dans des schémas délétères, stériles et sans espoir.
 
A l’instar des Etats-Unis en 1932, L’Europe, inspiratrice, pourrait saisir sa chance et imposer, pour le bien du plus grand nombre, un New Deal Européen. L’Europe que l’on croyait moribonde il y a encore quelques semaines commence à sortir de sa torpeur, et les premières réponses monétaires et budgétaires considérables des 28 (un premier fonds de soutien de 500 milliards d’euros, un plan d’investissement de la BEI de 250 milliards) sont très encourageantes, même si les dissensions entre certains pays du Nord et du Sud, subsistent. Outre le fait que l’Europe soit la première puissance mondiale, la « civilisation européenne » malgré sa diversité aspire et partage des valeurs communes : une majorité de régimes démocratiques, l’existence de la redistribution des richesses et une politique sociale généralisée (encore imparfaite), une volonté de lutter contre le réchauffement climatique, une coopération universitaire et de la recherche, un attachement  sans conteste à son patrimoine et à sa culture.
 
En résumé, une vision du monde susceptible de rayonner….bien au-delà de L’Europe.
 
Alors pourquoi ne pas accélérer l’intégration européenne, laissant les Etats-Unis et la Chine, colosses aux pieds d’argile se quereller?  Pourquoi ne pas profiter de cette crise historique pour en faire une opportunité elle aussi historique, en ébauchant les contours du « Monde d’après »?
 
Le New Deal européen devra créer un nouveau leadership en s’appuyant, dans un premier temps, sur le couple franco-allemand. Il rassemblera bien au-delà,  réconciliant les pays du Nord et du Sud et ramenant dans le giron démocratique nos «frères égarés » de l’Est de l’Europe. Conjugant protection et ouverture, la majorité des investissements sera pratiquée à l’échelle européenne, élargissant la « stratégie Airbus » sur les chantiers prioritaires validés par tous les membres et au service des peuples :
 
- la sortie accélérée de l’ère des énergies fossiles avec le développement massif des énergies renouvelables
- la protection de l’environnement et de la biodiversité sur l’ensemble du continent européen
- les nouvelles mobilités (ferroutage, voitures électriques..)
- la relocalisation de certaines industries vitales et stratégiques (pharmaceutiques et alimentaires)
- plan d’harmonisation agricole  privilégiant les circuits courts tout en redéfinissant un nouvel équilibre métropoles- campagne
- accélération de la digitalisation des services au profit du plus grand nombre (services administratifs, télémédecine, télétravail, enseignement à distance….)
- gommer les distortions sociales et fiscales entre les pays membres et assurer des minima sociaux européens (revenu universel européen)
- développer un système sanitaire européen et une politique de prévention des pandémies ou des catastrophes sans oublier l’accompagnement de nos anciens
- permettre l’accès à l’éducation et à la culture au plus grand nombre (coopération universitaire et culturelle)
- coopération européenne et mutualisation des centres de recherches fondamentales et appliqués
 
J’entends déjà les septiques ricaner et les afficionados de la rigueur budgétaire lever les yeux au ciel.. Cette politique néo-keynésienne mutualisée  de soutien de l’offre et de la demande sera créatrice d’emplois (notamment ceux qui accompagneront la transition écologique mais aussi le développement massif des services aux personnes) et donc génératrice de nouvelles richesses. Elle nécessitera des arbitrages budgétaires notamment sur les postes militaires et sur les dépenses non essentielles ainsi qu’une redéfinition complète des chaines de valeur…
 
Elle aura surtout la vertu, en cette sortie de crise, d’échapper à la spirale du chômage, de la pauvreté et en bout de course aux extrêmes et donc à la violence.
 
Forte de sa reconstruction en cours, l’Europe devenue protectrice de ses peuples ne saurait oublier l’Afrique confrontée elle aussi à cet engrenage destructeur : crise sanitaire, crise économique et sécuritaire. Il est impératif qu’elle participe activement à la stabilisation du continent et au soutien de sa population, faute de voir tous ses efforts de ruinés par la prochaine crise majeure qui sera , si ce n’est climatique, sûrement migratoire.
 

David Nitlich

 Covid 19 : le dilemme des politiques

Alors que l’épidémie  Covid 19 déferle sur l’Europe et sur la France depuis janvier 2020 , nos responsables politiques , non  euh, nos dirigeants politiques, non euh, nos gestionnaires de la pénurie ou encore nos logisticiens vont devoir faire face à un dilemme, qui malgré eux, va les obliger à faire des choix très lourds de conséquences. Dans un premier temps déniée, puis minimisée ou encore très mal évaluée, cette crise sanitaire inédite, révèle de manière macabre le niveau d’impréparation abyssal de la France, 5 ou 6ème puissance mondiale. Pas de masques, pas de tests, pas de lits de réanimation en nombre suffisant, pas assez de respirateurs, pas de réserves substantielles de médicaments essentiels, pas assez de personnel….., mais beaucoup trop de verbes, beaucoup trop d’avis de scientifiques très évolutifs ou contradictoires, beaucoup trop de commentaires et de commentateurs sur les chaines d’informations continues, beaucoup trop de vaines polémiques sur d’hypothétiques remèdes. 


Une parole politique qui se veut rassurante, finalement lénifiante et mouvante donc anxiogène pour une population crédule,  prête à faire sienne, la rhétorique guerrière de notre président de la République. Attention mal nommer les choses amène à ne pas les comprendre. Alors qu’un peu de bon sens suffirait. Oui face à la maladie, les plus fragiles, donc nos anciens sont les plus menacés…La grippe, mais aussi la canicule les déciment par milliers chaque année. Hélas rien de nouveau. Alors comment ne pas anticiper dès le mois de janvier avec l’expérience chinoise et ne pas prendre les mesures les plus strictes pour les protéger et lancer au nom du sacro-saint principe de précaution une vaste opération auprès des ehpads … C’est juste  invraissemblable…Que de temps perdu. Comment ne pas admettre  dès le début de l’épidémie que le port du masque généralisé ne soit pas une façon d’atténuer la propagation du virus à l’instar de nos amis asiatiques, bien plus expérimentés en matière épidémique, pour valider à demi-mot que, finalement les masques dits alternatifs, seraient utiles ? Là encore que de temps perdu en voulant dissimuler maladroitement une incurie administrative et budgétaire. Comment aussi ne pas procéder dès le début à des contrôles systématiques aux frontières pour réduire les risques de contagion et ne pas isoler les personnes alors suspectées d’être malades pour finalement fermer totalement nos frontières quelques semaines plus tard. Que de temps perdu.

 

Alors, devant si peu d’anticipation, si peu de vision stratégique, héritant d’une situation sanitaire fortement dégradée qu’il a laissé perdurer,  le pouvoir gère au plus pressé et adopte la seule solution possible à ses yeux, le confinement de la France toute entière. Cette mesure moyenâgeuse, utile pour atténuer et freiner une catastrophe sanitaire annoncée demeure un pis-aller. Ce confinement ne nous débarrassera pas de ce virus et il va falloir apprendre à vivre avec tant qu’un vaccin ne parviendra pas à nous en protéger. Nous nous inscrivons dans le temps long. Certains déjà, redoutent la deuxième vague de contamination et continuent à se réjouir « que pour une fois, la santé passe avant l’économie » et prônent un durcissement et un rallongement du confinement. Oui,  les morts sont très nombreux, pas loin de 100.000 à ce jour et plus de 1.500.000 personnes infectées et il est clair que ce bilan, malgré les efforts considérables déployés par l’ensemble du personnel médical de  tous les pays, va être bien plus lourd. Oui, ces chiffres sont affolants mais celui de presque 4 milliards d’individus soumis à un confinement l’est tout autant. Une économie mondiale au ralenti, des pans entiers d’industries ou de services à l’arrêt, des centaines de millions d’actifs au chômage partiel pour les plus chanceux, d’autres (souvent les plus défavorisés) se retrouvant du jour au lendemain sans ressource et qui risquent plus de mourir de faim que du covid 19. Même en Europe où des mécanismes  budgétaires et sociaux vont amortir ce choc inédit, il faudra des milliers de milliards pour sauvegarder tant bien que mal le niveau de vie de la population. Que deviendront le plus faibles de nos démocraties occidentales et quel avenir pour ceux qui habitent les pays du Sud ? L’incubation du virus dure 14 jours en moyenne, 98% des gens atteints s’en sortiront mais les milliers de milliards injectés dans l’économie mondiale ne suffiront pas à éviter la 3 ème vague qui déferle déjà sur le monde  : celle de la pauvreté, celle de la misère, celle de la famine et cela dans des proportions qui ne seront pas gérables. Les morts économiques seront bien plus nombreux que les morts du covid 19. Voilà le dilemme : sacrifier une partie de la population déjà affaiblie par l’âge ou par la maladie ou mener la grande majorité de la population mondiale dans le chaos, la violence et un récession inéxorable qui durera bien plus longtemps que l’épidémie. Difficile choix, peu entendable dans nos sociétés où la mort est un tabou mais qui n’empêche pas de confiner nos anciens dans des « mouroirs » qui sont devenus avec l’épidémie, faute de prévoyance, des usines à décès.

 

Alors confinement ou déconfinement rapide ? La décision est difficile mais  le temps n’est plus celui des comités d’ experts scientifiques mais celui des politiques. On attend de vous du courage, une vision à long terme, une mise en perspective des enjeux, une espérance, une redéfinition du monde de demain, plutôt que la litanie comptable du nombre de morts. Réfléchissez vite et bien, et surtout agissez pour le bien du plus grand nombre, pour les générations à venir, pour la jeunesse…

 

Assumez vos erreurs du passé, mais en leurs noms, ne sacrifiez pas l’avenir de nos enfants.

 


David Nitlich

 17 janvier 2015, par Pascale Robert-Diard

Le texte mériterait d’être affiché, étudié, débattu dans toutes les écoles de France, aux côtés de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen de 1789. Une dizaine de ­pages, celles du jugement rendu le 22 mars 2007 par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des caricatures de Mahomet, constituent une magistrale leçon d’instruction civique.
Elles s’ouvrent sur ce rappel solennel : « Attendu qu’en France, ­société laïque et pluraliste, le respect de toutes les croyances va de pair avec la liberté de critiquer les religions quelles qu’elles soient et avec celle de représenter des sujets ou objets de vénération religieuse ; que le blasphème, qui outrage la divinité ou la religion, n’y est pas réprimé (…) ". Elles concluent : « Attendu que Charlie Hebdo est un journal satirique, contenant de nombreuses caricatures, que nul n’est obligé d’acheter ou de lire (…) ; que toute caricature s’analyse en un portrait qui s’affranchit du bon goût pour remplir une fonction parodique (…) ; que le genre littéraire de la caricature, bien que délibérément provocant, participe à ce titre à la liberté d’expression et de communication des pensées et des opinions (…) ; qu’ainsi, en dépit du caractère choquant, voire blessant, de cette caricature pour la sensibilité des musulmans, le contexte et les circonstances de sa publication dans le journal Charlie Hebdo apparaissent exclusifs de toute volonté délibérée d’offenser directement et gratuitement l’ensemble des musulmans ; que les limites admissibles de la liberté d’expression n’ont donc pas été dépassées. »
Le journal, qui était poursuivi pour « injure envers une religion » par deux associations musulmanes, est donc relaxé. Le jugement est confirmé un an plus tard par la cour d’appel de Paris. Il dit deux siècles d’histoire nationale, de tensions politiques et religieuses qui ont bâti, pierre après pierre, la forteresse de la ­liberté d’expression et son pendant, le droit à l’humour et à la caricature.
La Révolution française l’avait proclamée avant de l’étouffer bien vite. L’Empire puis la Restauration n’ont cessé de lui fixer des limites. Dans les années 1830, Honoré Daumier, Charles Philipon – avec ses dessins de poires représentant le roi Louis-Philippe – sont condamnés à des peines de prison ferme pour leurs caricatures.
Louis-Philippe par Philipon
Louis-Philippe par Philipon
La loi de 1835, préparée par Adolphe Thiers, alors ministre de l’intérieur, accorde à la caricature le statut protecteur de « genre littéraire », mais prévoit que « l’offense au roi, lorsque elle a pour but d’exciter à la haine ou au mépris de sa personne ou de son autorité constitutionnelle, est un attentat à la sûreté de l’Etat ».
Cinquante ans plus tard, la loi sur la liberté de la presse de 1881, votée sous la IIIe République, encadre très strictement l’irrévérence entre les bornes de l’injure, de l’atteinte aux bonnes mœurs, de l’offense au président de la République ou aux chefs d’Etat étrangers et du droit à l’image.
Il faut enjamber le siècle et deux guerres pour qu’une autre révolution, celle de mai 1968, fasse franchir un pas décisif à la ­liberté d’expression et au droit à l’humour. « Ce sont bien Cabu, Wolinski et les autres qui, les premiers, ont porté l’outrance et l’irrévérence dans des dessins jusqu’alors proscrits, car considérés comme trop vulgaires ou licencieux », ­observe l’avocat spécialiste du droit de la presse Basile Ader.
C’est d’ailleurs à Charlie Hebdo que l’on doit un attendu de principe qui a aujourd’hui force de loi, souligne l’avocat : il figure dans un arrêt rendu en 1991 par la cour d’appel de Paris, selon lequel « on doit tolérer l’inconvenance grossière et provocatrice, l’irrévérence sarcastique sur le bon goût desquelles l’appréciation de chacun reste libre, qui ne peuvent être perçues sans tenir compte de leur ­vocation ouvertement satirique et humoristique, qui permet des exagérations, des déformations et des présentations ironiques ».
La caricature, qui vient étymologiquement du verbe italien caricare (« charger »), est une charge, rappelle l’avocat Frédéric Gras dans un article très documenté, « La tradition française de protection de la caricature ». Parce qu’elle est forcément désagréable, voire douloureuse ou insupportable, le juge ne peut faire dépendre son appréciation de la susceptibilité de ­celui qui s’en estime victime, sauf à restreindre considérablement le principe de la liberté d’expression et le droit à l’humour. A rebours de ce que relevait en 1913 le juriste Henri Fougerol – le caricaturiste « s’attachera toujours à conserver le ton de la fine plaisanterie et de l’ironie gauloise » –, la jurisprudence née avec Charlie Hebdo admet que l’humoriste peut ne pas être drôle. La même précaution vaut pour le juge, qui n’a pas à se déterminer en fonction de sa propre susceptibilité. « Le juge n’est pas le juge du bon goût », observe Basile Ader.
C’est surtout à la Cour européenne des droits de l’homme que l’on doit la consécration du principe de la liberté d’expression. Dans un ­arrêt fondateur de 1976, elle souligne que « la liberté d’expression vaut non seulement pour les informations ou idées accueillies avec ferveur ou considérées comme inoffensives, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l’Etat ou une fraction quelconque de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance ou l’esprit d’ouverture, sans lesquels il n’y a pas de société démocratique ». C’est à cette aune que la 17e chambre juge chaque jour les plaintes qui lui sont soumises.
Mais si elles n’ont cessé de reculer, les frontières de la liberté d’expression et du droit à l’humour existent bel et bien. « La caricature et la satire étant par ­nature abusives, les limites du droit à l’humour doivent être considérées comme des abus d’abus», relève Me Basile Ader.
Pour les personnalités publiques, qui doivent admettre que la caricature est la contrepartie de la notoriété, les limites à ne pas franchir sont la diffamation, l’injure, l’outrage, le dénigrement ou l’atteinte à la vie privée. Les journaux satiriques disposent, à ce titre, d’une ­ « présomption humoristique », qui les protège ­davantage que les publications dites sérieuses.
L’humour ne saurait non plus servir à masquer ce que le droit appelle des « buts illégitimes », tels que la provocation à la haine raciale, l’injure faite à un groupe en raison de son ­appartenance religieuse, l’atteinte à la dignité humaine ou l’animosité personnelle.
Cette distinction subtile entre buts légitimes et illégitimes est au cœur des malentendus et de la polémique qu’entretiennent les partisans de Dieudonné. Pour les juges, la ligne jaune est franchie quand l’injure, même prononcée par quelqu’un revendiquant le statut d’humoriste, atteint une communauté « dans son ensemble ». Dans une décision rendue en 2007, la cour considère ainsi que les propos de Dieudonné – « Les juifs, c’est une secte, une escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première » – ne relèvent pas « de la libre critique du fait religieux, participant d’un débat d’intérêt général, mais constituent une injure visant un groupe de personnes en raison de son origine, dont la répression est une restriction nécessaire à la liberté d’expression dans une société démocratique ».
En 2006, les juges déboutent en revanche de leurs poursuites des associations catholiques qui s’estimaient injuriées par deux documents : une image représentant « sainte ­Capote », une religieuse aux épaules nues à côté d’un préservatif, et une affiche, parodie commerciale de La Cène de Léonard de Vinci. Dans les deux cas, les juges relèvent que ces documents, même s’ils avaient pu être ressentis comme offensants, n’ont pas « pour objectif d’outrager les fidèles de confession catholique, ni de les atteindre dans leur considération en raison de leur obédience » et qu’en conséquence ils ne dépassent pas les limites de la ­liberté d’expression.
C’est le même raisonnement qui conduit, l’année suivante, la 17e chambre à relaxer Charlie Hebdo à propos de la publication de certaines caricatures de Mahomet. Ces caricatures, estime alors le tribunal, ne sont pas une injure raciale, car elles « visent clairement une fraction et non l’ensemble de la communauté musulmane ».
Mardi 6 janvier, les représentants des principaux cultes de l’Alsace et de la Moselle, dont l’islam, participaient à une audition commune à Paris devant l’Observatoire de la laïcité. A l’unanimité, ils ont demandé l’abrogation du délit de blasphème, une survivance du droit allemand resté en vigueur dans ces ­départements même après leur rattachement à la France en 1918. Ce délit, soulignaient-ils, est complètement tombé en désuétude. Le lendemain de cette réunion, les frères Chérif et Saïd Kouachi quittaient le siège de Charlie Hebdo, dont ils venaient de décimer la rédaction, en hurlant dans la rue : « On a tué Charlie, le Prophète est vengé".



Thibault Ponroy

 Je suis Charlie et après?

Le 11 janvier 2015, près de  4 millions de français ont rendu  hommage aux 17 victimes  tombées le 7,8 et 9 janvier 2015 sous les balles de trois djihadistes manipulés et déshumanisés. Exécutés délibérément parce que journalistes, policiers ou juifs, ces attaques ont été minutieusement préparées avec  l'objectif sous jaçant de répendre le chaos dans notre démocratie fragilisée par un climat moral, social et économique très dégradé.  On disait  la France individualiste, pessimiste, déprimée, sans ferveur républicaine…Touchée dans sa chair, la France  a su réagir dignement et se lever pour défendre son idéal républicain de liberté et de vivre ensemble.

Comment ne pas féliciter nos gouvernants d’abord  qui, une fois n’est pas coutume, ont été exemplaires et ont su gérer une crise d’une complexité sans précédent et cela dans un souci de transparence et d’information! Comment ne pas saluer le courage et le professionnalisme des forces de l’ordre spécialisées qui ont su mettre un terme à ses odieuses prises d’otages en épargnant le maximum de vies humaines! Nous sommes en ce matin du 12 janvier 2015 soulagés…et pourtant les défis sont immenses et tout reste à faire. Le peuple de France en s'unissant  va être exigeant, très exigeant. Les politiques dans leur ensemble ne peuvent plus décevoir et espérons que le cours des choses mais surtout,  la manière  de mener les affaires publiques va changer. Ces attentats  et leurs conséquences ont le mérite d’avoir faire prendre conscience  au plus grand nombre  l’extrême  complexité du phénomène djihadiste et va faire voler en éclat, du moins souhaitons le, le simplisme «  lepeniste". Le pouvoir en place a su reprendre la main alors qu’il  aurait pu être mis à terre! Certains parlent de guerre, d’autres de choc de civilisation, le problème est peut être ailleurs. Bien sur que la charia et le djihadisme sont de réels dangers pour nos démocraties occidentales, fragiles par définition, car respectueuses des droits et des libertés. N’oublions pas que les premières victimes dans le monde de ces « fous de dieux » sont les musulmans eux mêmes. Il y a donc peut être un chemin, certes étroit mais qu’il faut tenter d’emprunter. Comme toutes les idéologies et notamment religieuses, elles s’appuient souvent sur deux piliers, celui de la misère et celui de l’ignorance qui débouchent irrémédiablement sur la frustration (n’oublions pas  que les nazis recrutaient leurs disciples parmi les délinquants de droits communs).

La France d’aujourd’hui est dans une situation paradoxale,  à la fois terreau idéal pour le djihadisme et peut être aussi le point de départ de son déclin en occident et par ricochet en orient. En effet, le sursaut du peuple français, (sans précédent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale) met en évidence un attachement à un modèle républicain unique au monde et qui,  à l’heure d’un obscurantisme militant, porte des valeurs universelles. Malheureusement,  le socle de notre démocratie « Liberté, Egalité et Fraternité » a été mise à mal depuis plusieurs décennies et a fait l’objet de compromissions et de renoncements aux profits de calculs électoraux. Le monde et notre France ont radicalement changé en 30 ans et pourtant notre triptyque fondateur est toujours d’actualité. Néanmoins, il est urgent que ce paradigme devienne réalité, qu’il soit expliqué et diffusé à travers le pays. C’est à nous, peuple de France à "partir en croisade », de refaire la preuve  que notre modèle est avant gardiste et fonctionne, que la laïcité à la française est la garantie du vivre ensemble et du respect des différences et des cultures; que l’égalité des chances est indispensable à l’intégration et que l’état de droit  et  la liberté totale d’expression sont constitutifs des démocraties modernes. Si nous relevons ce défi et cela sans compromis et qu’enfin les minorités, notamment d’origine musulmane trouvent leur place dans notre société alors cette « innovation à la française » pourrait être déclinée ailleurs en Europe mais aussi dans le monde et peut être dans le monde musulman qui doit enfin embrasser au risque de se déchirer encore pendant longtemps, la modernité.

Notre mission d’aujourd’hui et de demain : Combattre  pour notre idéal républicain,  persévérer et espérer !

David Nitlich

 Et après ?

Le 11 janvier va rentrer dans les mémoires collectives au même titre que le 11 septembre.
Monsieur le Président ne ratez pas l'après de ce moment d'unité nationale.
Jacques Chirac, votre modèle désormais !,a raté deux fois cette occasion d'unité nationale; une première fois,dans une moindre mesure, lors de la victoire de la France à la coupe du monde de football en 1998; mais surtout lors de sa réélection en mai 2002 face à Jean Marie Le Pen.
Le plus grave, c'est qu'il l'a fait en conscience, n'y croyant pas; mais à quoi a t'il vraiment et sincèrement cru dans sa carrière !
L'immense et exceptionnelle mobilisation populaire du 11 janvier 2015 a échappé aux politiques et les manifestants ne se sont pas interrogés de savoir si il y avait des membres du Front National dans les cortèges
Cette unité nationale, ce sont les français qui l'on faite, pas les partis politiques.
C'est un immense défi qui est maintenant proposé aux politiques et particulièrement au premier d'entre eux: François Hollande.
Les défis économiques, societaux, sociaux, sécuritaires et identitaires sont suffisamment graves en France pour justifier une union nationale.
Aucun parti politique n'y arrivera seule, tellement ils sont aveuglés par leurs comportements strictement politicien.
On l'a encore constaté à l'occasion des cafouillages au début des événements tragiques que nous avons traversé la semaine dernière.
Les 17 personnes tuées sont représentatives, par leur diversité, de la France d'aujourd'hui: blancs, beurs, musulmans, juifs, catholiques, laïcs, flics, journalistes, employés...
Elles ne doivent pas être tombées pour rien.
Votre défi est immense, plus que vous ne l'avez jamais imaginé.
C'est votre destin.
Ne le ratez pas.


Thibault Ponroy

 Voltaire au secours !

" Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez continuer à le dire ".
Célèbre commentaire de Voltaire qui trouve sa pertinence dans la Fatwah appliquée actuellement à Éric Zemmour.
Peu importe que l'on soit d'accord ou non avec ce qu'il dit, il doit avoir ses espaces d'expression  et ne pas être étouffé par le bien pensant institutionnel, qu'il soit de droite ou de gauche.
Où sont l'esprit critique et le sens de la polémique ?
Où sont le sens du débat idéologique et de la confrontation ?
Faire taire Zemmour et tous ceux qui portent une parole différente, quelle que soit son origine, est une manifestation de cet esprit de bêtise qu'a institué le libéralisme comme moteur quasi exclusif de pensée, tant à droite qu'à gauche depuis 1983.
L'insolence a disparu des médias et tué l'esprit de liberté et de lucidité.
Cette anesthésie collective rassure et évite d'être confronté à des questions que l'on ne veut pas entendre ou dont la réponse risque d'être douloureuse.
La superficialité dans l'analyse et le rythme sans cesse accéléré de l'information ont accentué cette dissimulation commune.
C'est d'un autisme collectif dont il s'agit.


Thibault Ponroy

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