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Dernières notes


 Déjà vu

Vendredi dernier une nouvelle tuerie a été perpétrée par un étudiant américain , James Holmes, 24 ans, dans un cinéma de la ville d'Aurora dans le Colorado.
Venues assister à la projection de "The Dark Knight Rises", un nouveau film tiré des aventures de Batman, douze personnes sont mortes et une soixantaine a été blessée, dont plusieurs grièvement.
L'Amérique est, une nouvelle fois, sous le coup d'une émotion intense devant un acte aussi incompréhensible qu'odieux.
Pourtant on a du mal  à être totalement solidaire de cette tragédie et ressentir une compassion sincère, on se dit: déjà vu !
Combien l'Amérique a t'elle vécu de drames semblables ?
Beaucoup et trop.
Jamais elle n'a voulu entamer de sérieux débats sur le deuxième amendement de la Constitution qui permet à tout américain d'acheter et de détenir des armes.
La campagne électorale a été momentanément suspendue mais aucun des deux candidats n' a sérieusement évoqué une éventuelle réforme du deuxième amendement.
Certes le lobby de la NRA est puissant mais la permanence du deuxième amendement , malgré  des massacres réguliers, définit cependant une certaine hiérarchie de valeurs qui rend cette société collectivement responsable de cette situation et des décisions  de remise en cause du principe de la libre accessibilité des armes rendrait toute manifestation d'émotion plus sincère, en tout cas à nos yeux d'européens.
Cependant, n'en doutons pas l'émotion est vive, sincère et partagée à travers les États-Unis
La liberté est un principe absolue et sacré dans la culture américaine, consacré par une disposition constitutionnelle.
Cette sanctuarisation du principe de liberté a un prix; il est régulièrement brutal et meurtrier, parfois au prix de vies innocentes.
C'est quelque chose d'incompréhensible pour nous et qui remonte aussi loin que le permet l'histoire de ce pays.
C'est celui de tous les possibles qui engendrent aussi toutes les folies, y compris assassines .


Thibault Ponroy

 Seul l'absence était règle d'or

Cérémonie à Montauban en hommage aux trois soldats abattus par un assassin pathologique, mais pied nickelé, dont la dérive relève à la fois d'un désœuvrement social et d'une obsession des jeux vidéos meurtriers, le tout récupéré par une mouvance islamiste fondamentaliste et mortifère.
Hommage du Président de la République aux soldats de la nation en présence de la majorité des candidats à la Présidence de la République.
Une nouvelle fois: confusion des genres.
Le Président de la République, qu'on l'aime ou pas, était, lui dans son rôle, pas les candidats présents; ils n'avaient rien a faire à cette cérémonie,aucune légitimité ne justifiait leur présence.
Dans ces circonstances, seul l'absence était règle d'or.
On avait parlé de campagne entre parenthèse, on a vécu 3 jours de faux semblants et dérapages.
Quel que soit l'élu, cela n'augure pas de beaucoup d'hauteur et de dignité, eu égard à l'immense tâche qui attend celui ou celle qui sera élu.


Thibault Ponroy

 Du devoir d'inventaire à la tentation nostalgique

La gauche n'a pu s'empêcher d'être fidèle à la tentation mortifère Mitterrandienne en célébrant le trentième anniversaire de l'élection de François Mitterrrand à la Présidence de la  République.
Elle sera alternativement passée de la "Tontonmania" des débuts, au droit d'inventaire de fin de règne et maintenant à la tentation  nostalgique, dont on ne sait pas bien si elle lui sert d'exutoire ou de gri-gri.
L'itinéraire de l'homme a été flamboyant voire romantique, en un sens très français, très "Chateaubriannesque", mais l'inventaire des années mitterrandienne reste encore à faire et il appartient à l'histoire avec, comme pour chaque destin remarquable, sa part d'ombre lourde et de lumière, parfois éclatante, mais chacun des prétendants à la primaire socialiste se prévaut désormais de ses oripeaux !
Le pitoyable et indécent spectacle de ces éminences au cimetière de Jarnac en janvier dernier pour en être , je parle de la photo, lors des cérémonies commémorant (encore!) le 15ème anniversaire de la mort de leur héros valait son pesant d'idolâtrie.
Bien sûr que la première élection d'un socialiste à la Présidence de la Vème république a été un évènement majeur et personne n'en conteste ni la dimension ni l'espérance, mais la gauche serait plus inspirée à construire une vision d'avenir fédératrice.
Depuis le départ de François Mitterrand, elle a perdu trois élections présidentielles , particulièrement celle d'avril 2002 dont elle pensait que le résultat lui était acquis.
Surtout qu'elle n'oublie pas  qu'une très grande partie de ceux et celles dont elle va solliciter les suffrages en mai prochain n'était pas née le 10 mai 1981; les moins de 40 ans représentant un tiers du corps électoral français dans un contexte démographique vieillissant et dont la précédente élection présidentielle a montré que la partie âgée de l'électorat était plutôt acquise à la droite.
Si la gauche veut l'emporter en mai 2012, c'est à cette tranche d'âge qu'elle doit prioritairement s'adresser et je doute que la célébration de vieilles gloires soit une source d'inspiration pour cette jeune génération confrontée pour une partie d'entre elle aux problèmes de la précarité  de l'emploi et des difficultés de logement.
Revenez sur terre vite, à défaut Sarkozy pourrait gagner la prochaine élection présidentielle uniquement parce que vous l'aurez perdue !


Thibault Ponroy

 Drôle de rentrée!

Difficile de s’y retrouver....  Pandémie de grippe A ou pas, taxe carbone ou pas, bonus ou pas, de Sarnez acclamée par les socialistes à Marseille (lesquels?), Mitterrand ovationné par les militants de l’UMP (qu’a t’il déjà fait au ministère de la culture depuis son arrivée), Royal qui se déclare la candidate des verts la mieux placée pour 2012 (pourquoi pas?), Bayrou qui se cherche et cherche des alliances (infatigable et amnésique surtout envers Cohnbendit !), les socialistes qui multiplient les courants et qui s’allient tous contre Aubry en prônant la tenue de primaires (seraient ils devenus progressistes ou inconscients?), les banques suisses qui monnaient leurs fichiers au fisc américain mais aussi au fisc français (vive la transparence, mais au fait comment cela s’est il vraiment passé...mystère ! ), une reprise économique (surtout boursière) et des chômeurs chaque jours de plus en plus nombreux et des défaillances d’entreprises qui dépassent les 70.000 en 2009...Qui croire? Comment interpréter tout ce fatras enomico-politico-médiatique? Surtout ne rien faire, ne pas se prononcer et laisser le principe de réalité remettre un peu d’ordre dans tous cela! Bon courage à tous.


David nitlich

 Mouvement d’humeur : et alors Chère Madame Boutin !

Vous avez été sortie du dernier gouvernement, semble t’il sans élégance… et alors Chère Madame Boutin ! Deviez vous aussi réagir dans le même registre ? Vous en aviez déjà trop fait en réclamant avec insistance avant le remaniement « d’en être ».
Vous prétendez maintenant à un point de chute au nom de la droite traditionnelle que vous dites représenter. Comment pouvez-vous ? Au nom de quoi votre tendance devrait elle bénéficier d’une représentation automatique ou des prébendes de la République ?  A ma connaissance celle-ci ne vous doit rien et je vous invite à imaginer l’état d’esprit devant votre attitude de ceux qui, chaque jour, subissent l’impact violent de plans sociaux.
Même si je ne partage pas vos positions, vous nous aviez habitué à plus de dignité et d’élégance, car je n’ose croire que ce n’était ce qu’une posture ?
Arrêtez de vous répandre en lamentations, tout cela est nul et bien indigne et vous ne convaincrez personne.
La majorité des français imaginent encore, sûrement avec beaucoup de naïveté, que servir la république est un honneur et vous venez en quelques jours de ruiner durablement votre crédit ; le pire c’est que vous vous en remettrez car il y a longtemps que l’indignité ne tue plus en politique.
                                                                                                        


  Thibault Ponroy

 La nuit des Molière :

Le théâtre existe pour nous raconter des belles histoires qui mettent en lumière l'imaginaire, l'émotion, la réflexion.
Quel rapport avec cette nuit des Molière de ce dimanche soir ?
Entre une musique essoufflée à inspiration jazz, ces lumières de music-hall, ces animateurs présentateurs à la déroute ou agressifs, ces acteurs qui nous font oublier qu'ils peuvent être joyeux, faisant des  « heu !» à la queue leu leu pour s'exprimer. Est ce bien sérieux de cuisiner  un « copier coller » de la remise des Oscars pour cette soirée ?
J’avais l'impression d'une crème chantilly complètement affaissée, devenant complètement liquide... Déjà Molière déclarait « C'est une bien étrange chose que de faire rire les honnêtes gens »...... Une bien étrange chose en effet !
Je rêvais d'une musique de Lully - le copain de Molière -, revisitée, ou retraduite pour aider à la magie de cette soirée. Tiens ! Pourquoi pas inventer  un jingle mais en parfait respect avec les canons de Lully ? Cette  « soupe Jazzy » qui servait d’intermède devenait gaguesque tellement  elle était inappropriée…
Sans aller très loin, certains thèmes de Purcell (pas Franck bien sûr, mais Henry) sont tellement modernes qu'on pourrait les attribuer à de la musique répétitive. Bref, ce rêve serait une vraie création musicale qui mette des vibrations positives, une musique tellement « orchestrée » pour la circonstance…. Pour parfaire ce rêve, et en référence à Peter Brook, qui  dit du théâtre « Cet espace où la chair et le sang se rencontrent pour raconter une histoire », les animateurs seraient remplacés par quelque mini saynètes - et surtout pas par des sketches- passionnantes, intelligentes et belles, qui porteraient par leur grâce et leur inventivité, à applaudir à tout rompre les gens du théâtre nommés, qui nous donneraient envie de  les connaître s’ils nous étaient encore inconnus.
Cette parenthèse du monde du théâtre «  La nuit des Molière », portait par le rêve et l’imaginaire, donnerait à tous les téléspectateurs l’envie irrésistible de se transformer en spectateurs, devant un spectacle vivant, et découvrir le miracle de la scène si différent de celui des écrans plasmas ou de cinémas.
Cette vraie rencontre se propagerait à l'humanité toute entière, une vraie émotion sincère et gracieuse rendrait encore plus beaux tous nos rapports.... J'ai fait un rêve...
Alors à qui la faute de cette nuit des Molière ? Est-ce la télévision, les acteurs, les organisateurs, les présentateurs... ? Quand même ! Tout cela manquait diablement de panache, de belles histoires, ou de théâtre, tout simplement !


Jacques Mestre