S'identifier - Contact
 

À propos des auteurs


Dernières notes


Lectures

  • Journal, tome 1 : Les années brunes, 1931-1936 Journal, tome 2 : Les années d'exil, 1937-1949 Journal, tome 1 : Les années brunes, 1931-1936 Journal, tome 2 : Les années d'exil, 1937-1949
    Klaus Mann

    « Il me vient soudain à l’idée que ces notes pourraient sembler terriblement superficielles à toute personne qui, d’aventure, viendrait à les avoir en main, puisqu’elles se contentent de donner les faits tels quels, sans les développer » écrit Klaus Mann. C’est la lecture passionnante, et parfois déroutante, d’un vrai journal du quotidien, d’une intimité sans fard d’un des premiers intellectuels européen, couvrant les années 1931 à 1949 sur un rythme effréné, de la prise de conscience de la réalité du nazisme, à l’exil puis au suicide de l’auteur. Errance quotidienne d’un intellectuel à travers l’Europe, souffrances et humiliations de l’exil choisi, abandon de sa langue, maturation psychologique et littéraire, rejet du nazisme, sans fascination pour le communisme, abolition des conventions morales et sexuelles, relation fusionnelle avec sa sœur Erika à l’ombre tutélaire de son père Thomas et de son oncle Heinrich , rencontre sans complaisance avec tout ce que l’Europe compte d’intellectuel, et la personnalité dominante de Gide, Klaus Mann est un vrai héros moderne, exigeant , sans concession, un personnage de roman qui a perpétuellement accompagné sa mort portant son suicide à retardement. Une fascinante et lucide méditation sur la nature entière et destructrice de l’engagement, à lire en complément de « Contre la barbarie » du même Klaus Mann aux éditions Phébus.

    Thibault Ponroy

  • Les 100 mots du luxe Les 100 mots du luxe
    Christian Blanckaert

    Un petit livre précieux pour tous les acteurs du luxe. Loin des grandes théories marketing, cet ouvrage est surtout celui d’un homme d’expériences qui donne à travers son vécu une vision personnelle et subjective d’un monde souvent pétri de certitudes et de diktats. Un peu d’air frais, de nombreux exemples,de l’humilité et surtout un grand bon sens. A méditer.

    David Nitlich

  • Alias Caracalla Alias Caracalla
    Daniel Cordier
    L'ouvrage de Daniel Cordier "Alias Caracalla" est, avec le livre de Claude Lanzmann "Le lièvre de Patagonie" (je reviendrai sur cet ouvrage plus tard), certainement l'un des deux plus grands évènements littéraires de cette année 2009. De ces livres qu'on offre à ceux qu'on aime ainsi qu'à ses enfants pour qu'ils constituent une part de leur fonds de bibliothèque. Je savais de Daniel Cordier principalement deux choses: D'une part, biographe reconnu de Jean Moulin, ayant été son principal collaborateur pendant onze mois jusqu'à son arrestation à Caluire en juin 1943 et, d'autre part, son brillant passé de collectionneur et marchand d'art. Mais là ne réside pas le principal intérêt de cet ouvrage, encore que l'itinéraire initiatique de la résistance à l'art est un des traits caractéristiques de la vie de Daniel Cordier Car plus qu'un témoignage et une démythification de la résistance et, notamment, de sa précarité, son inconscience et de ses combats politiques internes, c'est l'itinéraire improbable d'un homme que tout, dans son éducation et sa culture, aurait dû amener à la collaboration et non à rejoindre le Général De Gaulle à Londres dès le 28 juin 1940. Monarchiste, Maurassien, Anti-Républicain, Antisémite, c'est la métamorphose morale et intellectuelle qu'une forte conviction maurassienne "Anti-Allemand" issue de la première guerre mondiale et attisée par l'accablement de l'armistice du 17 juin 1940, conduit d'abord à Londres puis, à travers rencontres et confrontations à changer profondément de paradigme et de vie. Un héros sartrien existentialiste fait de sens et d'essence par le choix et l'action; le plus beau de la vérité et de la liberté de l'homme. Thibault Ponroy
  • Le vice de la lecture Le vice de la lecture
    Edith Wharton

    Opuscule de 38 pages qui sonnent comme un réquisitoire du socialement convenu et du prêt à penser. Qu’est ce que lire écrit Edith Wharton « (…) si ce n’est un échange de pensée entre écrivain et lecteur ? Si le livre entre dans l’esprit du lecteur tel qu’il a quitté celui de l’écrivain- sans aucune des additions et modifications inévitablement produites par l’irruption de nouveaux corps de pensées-, alors il a été lu en vain ». Sa dénonciation du « lecteur mécanique » résonne à l’encontre du faux semblant de certaines éruditions et de la convenance normative. « Lire n’est pas une vertu, mais bien lire est un art ». C’est vrai en tout et rien n’a changé depuis la rédaction de ce petit texte en…1903.

    Thibault Ponroy

  • Travailler, moi ? Jamais ! Travailler, moi ? Jamais !
    Bob Black

    Alors que la fin de l’année approche (J-5) et qu’au regard du nombre d’heures que vous avez passé à travailler en 2010, je ne peux que vous recommandez cet essai de Bob Black qui conclut avec un appel aux peuples travailleurs “prolétaires de tous les pays, reposez vous”. Oui, son auteur est d’obédience anarchiste et en cette période de délires consuméristes outranciers, un contrepied radical et subversif nous rafraîchît. Cela commence bien sur par quelques définitions. Travailler : latin populaire abolitionniste “ torturer avec le tripalium, instrument formé de trois pieux” puis au XII : “ tourmenter, peiner, souffrir”. Travailleur (1552) de travaileor “celui qui fait souffrir, bourreau”, l’expression “bourreau de travail” serait donc un pur pléonasme.... Adepte du droit à la paresse, notre auteur ne plaide pas pour le plein emploi mais aspire au plein-chômage....Ce précis est aussi un manifeste pour une révolution ludique..On y traite de la misère du salariat “ toujou couri pour gagner vie. Quand bien couru, vie l’est foutu” disait Topor ou encore “ça se paie, l’argent” mais aussi de l’esclavage volontaire : “un travailleur est un esclave à temps partiel. C’est le patron qui décide de l’heure à laquelle il vous faut arriver et de celle de la sortie”.Vous l’aurez compris en cette période de lutte contre le chômage à droite comme à gauche, cela place le débat ailleurs. N’empêche, que dépassé le temps de la provocation, ce livre nous décrit à travers les âges, les idéologies et la philosophie, la naissance de la valeur travail qui est finalement assez récente. Je vous laisse découvrir ce livre mais je peux m’empêcher de vous livrer quelques citations “ le travail est encore ce que les gens ont inventé de mieux pour ne rien faire de leur vie” Raoul Vaneigem ou celle d’Alain “le propre du travail, c’est d’être forcé”. Véritable abolitionniste, notre auteur vous propose un nouveau modèle que je vous invite à savourer. Bonne lecture.

    David Nitlich

  • Le monstre doux : L'occident vire-t-il à  droite ? Le monstre doux : L'occident vire-t-il à  droite ?
    Raffaele Simone

    A lire absolument pour tous ceux qui s'interrogent sur la crise des gauches en Europe et, d'une façon plus générale, la disparition de l'intelligence en politique. Raffaele Simone y apporte sa contribution autour de trois idées phares: 1: l'absence si ce n'est de réflexion en tout cas de réponses pertinentes par les gauches européennes, aux grandes questions posées par la modernité: globalisation et mondialisation, la confrontation des cultures, les problèmes liés à la sécurité, la médiatisation extrême, le chômage, le vieillissement des populations ... 2: L'absence de grands projets et d'autorité des dirigeants de cette même gauche au sens ou Kojève le définissait par celui "(...) qui avait des données sur l'avenir et conçoit plans et projets alors que les autres ne voient que les données immédiates et la besoins du jour". 3: Enfin, ce que Tocqueville avait prophétisé dans "La démocratie en Amérique" et que Simone nomme "Le Monstre doux"; un modèle tentaculaire et diffus d'une culture puissamment attirante, souriant et sinistre promettant satisfaction et bien-être à tous en s'assurant de l'endormissement des consciences à travers la sublimation de la consommation et la confusion-spectacle entre fiction et réalité. "L'homo festivus" de Philip Murray. Contribution à lire impérativement en même temps que le livre de Hugues Lagrange "Le déni de culture" aux éditions du Seuil.

    Thibault Ponroy

  • La grandeur Saint-Simon La grandeur Saint-Simon
    Jean-Michel Delacomptée
    Ce n'est ni un essai ni une biographie que Jean-Michel Delacomptée nous livre dans son dernier ouvrage traitant de saint Simon mais plutôt un portrait d'un homme et sa vision d'une Cour de France qu'il s'apprête à raconter à travers ses mémoires rédigées au soir d'une longue vie au service d'un nom, le sien, d'une fidélité à son père et à son grand homme Louis XIII, et d'un titre de Duc et Pair de France dont il refuse de tirer le moindre privilège ni fonction effective car il est sa vision de la Grandeur au service de la France et de son souverain dont il tance par ailleurs la dérive morale et le basculement des hiérarchies et valeurs avec notamment la reconnaissance des bâtards, et la toute puissance des maîtresses dont une certaine deviendra dévote et épouse morganatique. Petit livre à déguster sans modération avant de se lancer dans l'ivresse stylistique des 3000 pages des mémoires de Saint Simon.

    Thibault Ponroy

  • Contre la barbarie : 1925-1948 Contre la barbarie : 1925-1948
    Klaus Mann

    Grâce soit rendue aux éditions Phébus d’avoir publié ce recueil de 67 textes (essais, articles, correspondances, discours…) de Klaus Mann. Ces 67 textes sont extraits des cinq volumes que les éditions Rowholt ont consacrés entre 1992 et 1994 aux essais, discours et chroniques de Klaus Mann. Fils de Thomas et neveu de Heinrich, Klaus Mann était profondément enfoui dans le fond de ma mémoire comme l’auteur de « Méphisto » et de son autobiographie « Le Tournant ». J’avoue cependant être passé à côté de l’essentiel de ce qu’a été Klaus Mann : un intellectuel allemand engagé dès la fin des années 20, lucide, courageux contre ce qui allait devenir la barbarie nazie. Lucide avant beaucoup de ses congénères intellectuels, notamment Stefan Zweig, pourtant peu suspect de complaisance envers le nazisme, Klaus Mann poussera son engagement jusqu’à l’exil dès 1933, le renoncement à l’utilisation de sa langue maternelle, l’allemand, en 1939, l’intégration dans l’armée américaine en 1942 puis la mort par overdose en 1949 à Cannes. Leçon sublime, justesse de ton, hommage permanent à l’esprit, engagement dans son époque, curiosité intellectuelle ainsi que combativité, constituent autant de repères en ces temps intellectuellement perturbé. La lecture sera enrichie de celle, en reflet, des 3 tomes de la correspondance de Stefan Zweig entre 1932 et 1942 publié chez Grasset. A ranger dans sa bibliothèque dans la catégorie « Indispensables », à offrir à ses enfants pour leur structuration mentale et intellectuelle, enfin à offrir à ceux qu’on aime.

    Thibault Ponroy

  • Vues éparses : Entretiens radiophoniques avec Philippe Petit Vues éparses : Entretiens radiophoniques avec Philippe Petit
    Pierre Legendre

    Vous ignorez qui est Pierre Legendre, je vous rassure moi aussi jusqu’à la lecture de ses entretiens avec Philippe Petit sur France Culture entre 2007 et 2009. Historien du droit, Agrégé de droit romain, Psychanalyste, Pierre Legendre fait partie de ces intellectuels français plus célèbre à l’étranger qu’en France. Ce petit livre d’entretien est une formidable bouffée d’intelligence entre « l’déal anti-tabou », directement issu de la culture post soixante huitarde et l’ultra libéralisme qui transforme tout en marchandise. Pierre Legendre fait le constat que « nous assistons à l’escalade de l’obscurantisme » source de confusion mentale et constate une réelle « débâcle normative ». Réflexion féconde, originalité, internationalité de l’analyse et de l’expérience, érudition étourdissante, ce petit livre est un merveilleux remède à la médiocrité environnante avec cette touche de séduction d’un intellectuel qui vous laisse à penser que vous êtes presque aussi intelligent que lui.

    Thibault Ponroy

  • Petit cours d'autodéfense intellectuelle Petit cours d'autodéfense intellectuelle
    Normand Baillargeon

    Alors que les manipulations en tous genres se multiplient tous azimuts dans ces périodes troubles, cet ouvrage est un véritable rempart à la pensée unique et au voix des plus forts. Terriblement d’actualité alors que le phénomène de déculturation s’amplifie dans les établissements scolaires et universitaires et que la culture générale est réduite à sa plus simple expression dans de nombreux concours d’accès à la fonction publique, ce précis est un vaccin efficace contre les excès démagogiques et médiatiques. Bref, à lire absolument pour retrouver le recul et la virginité nécessaire à la recherche d’objectivité, indispensable pour se forger une opinion réellement personnelle.

    David Nitlich