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 Covid 19 : le dilemme des politiques

 

Alors que l’épidémie  Covid 19 déferle sur l’Europe et sur la France depuis janvier 2020 , nos responsables politiques , non  euh, nos dirigeants politiques, non euh, nos gestionnaires de la pénurie ou encore nos logisticiens vont devoir faire face à un dilemme, qui malgré eux, va les obliger à faire des choix très lourds de conséquences. Dans un premier temps déniée, puis minimisée ou encore très mal évaluée, cette crise sanitaire inédite, révèle de manière macabre le niveau d’impréparation abyssal de la France, 5 ou 6ème puissance mondiale. Pas de masques, pas de tests, pas de lits de réanimation en nombre suffisant, pas assez de respirateurs, pas de réserves substantielles de médicaments essentiels, pas assez de personnel….., mais beaucoup trop de verbes, beaucoup trop d’avis de scientifiques très évolutifs ou contradictoires, beaucoup trop de commentaires et de commentateurs sur les chaines d’informations continues, beaucoup trop de vaines polémiques sur d’hypothétiques remèdes. 


Une parole politique qui se veut rassurante, finalement lénifiante et mouvante donc anxiogène pour une population crédule,  prête à faire sienne, la rhétorique guerrière de notre président de la République. Attention mal nommer les choses amène à ne pas les comprendre. Alors qu’un peu de bon sens suffirait. Oui face à la maladie, les plus fragiles, donc nos anciens sont les plus menacés…La grippe, mais aussi la canicule les déciment par milliers chaque année. Hélas rien de nouveau. Alors comment ne pas anticiper dès le mois de janvier avec l’expérience chinoise et ne pas prendre les mesures les plus strictes pour les protéger et lancer au nom du sacro-saint principe de précaution une vaste opération auprès des ehpads … C’est juste  invraissemblable…Que de temps perdu. Comment ne pas admettre  dès le début de l’épidémie que le port du masque généralisé ne soit pas une façon d’atténuer la propagation du virus à l’instar de nos amis asiatiques, bien plus expérimentés en matière épidémique, pour valider à demi-mot que, finalement les masques dits alternatifs, seraient utiles ? Là encore que de temps perdu en voulant dissimuler maladroitement une incurie administrative et budgétaire. Comment aussi ne pas procéder dès le début à des contrôles systématiques aux frontières pour réduire les risques de contagion et ne pas isoler les personnes alors suspectées d’être malades pour finalement fermer totalement nos frontières quelques semaines plus tard. Que de temps perdu.

 

Alors, devant si peu d’anticipation, si peu de vision stratégique, héritant d’une situation sanitaire fortement dégradée qu’il a laissé perdurer,  le pouvoir gère au plus pressé et adopte la seule solution possible à ses yeux, le confinement de la France toute entière. Cette mesure moyenâgeuse, utile pour atténuer et freiner une catastrophe sanitaire annoncée demeure un pis-aller. Ce confinement ne nous débarrassera pas de ce virus et il va falloir apprendre à vivre avec tant qu’un vaccin ne parviendra pas à nous en protéger. Nous nous inscrivons dans le temps long. Certains déjà, redoutent la deuxième vague de contamination et continuent à se réjouir « que pour une fois, la santé passe avant l’économie » et prônent un durcissement et un rallongement du confinement. Oui,  les morts sont très nombreux, pas loin de 100.000 à ce jour et plus de 1.500.000 personnes infectées et il est clair que ce bilan, malgré les efforts considérables déployés par l’ensemble du personnel médical de  tous les pays, va être bien plus lourd. Oui, ces chiffres sont affolants mais celui de presque 4 milliards d’individus soumis à un confinement l’est tout autant. Une économie mondiale au ralenti, des pans entiers d’industries ou de services à l’arrêt, des centaines de millions d’actifs au chômage partiel pour les plus chanceux, d’autres (souvent les plus défavorisés) se retrouvant du jour au lendemain sans ressource et qui risquent plus de mourir de faim que du covid 19. Même en Europe où des mécanismes  budgétaires et sociaux vont amortir ce choc inédit, il faudra des milliers de milliards pour sauvegarder tant bien que mal le niveau de vie de la population. Que deviendront le plus faibles de nos démocraties occidentales et quel avenir pour ceux qui habitent les pays du Sud ? L’incubation du virus dure 14 jours en moyenne, 98% des gens atteints s’en sortiront mais les milliers de milliards injectés dans l’économie mondiale ne suffiront pas à éviter la 3 ème vague qui déferle déjà sur le monde  : celle de la pauvreté, celle de la misère, celle de la famine et cela dans des proportions qui ne seront pas gérables. Les morts économiques seront bien plus nombreux que les morts du covid 19. Voilà le dilemme : sacrifier une partie de la population déjà affaiblie par l’âge ou par la maladie ou mener la grande majorité de la population mondiale dans le chaos, la violence et un récession inéxorable qui durera bien plus longtemps que l’épidémie. Difficile choix, peu entendable dans nos sociétés où la mort est un tabou mais qui n’empêche pas de confiner nos anciens dans des « mouroirs » qui sont devenus avec l’épidémie, faute de prévoyance, des usines à décès.

 

Alors confinement ou déconfinement rapide ? La décision est difficile mais  le temps n’est plus celui des comités d’ experts scientifiques mais celui des politiques. On attend de vous du courage, une vision à long terme, une mise en perspective des enjeux, une espérance, une redéfinition du monde de demain, plutôt que la litanie comptable du nombre de morts. Réfléchissez vite et bien, et surtout agissez pour le bien du plus grand nombre, pour les générations à venir, pour la jeunesse…

 

Assumez vos erreurs du passé, mais en leurs noms, ne sacrifiez pas l’avenir de nos enfants.

 


David Nitlich