S'identifier - Contact
 

À propos des auteurs


Dernières notes


 Ont ils suffisamment bossé avant ?

 

On est confondu devant tant d'inconstance dans la parole présidentielle sur les problèmes de compétitivité des entreprises.
Demander à Louis  Gallois analyse et recommandations , mettre ce problème au cœur de la conférence  sociale inaugurée en grande pompe au Conseil Économique et Social en juillet dernier et puis, finalement, pré- enterrer ce rapport avant même sa présentation.
Et ce n'est pas le dernier épisode rocambolesque des 35 heures qui va être de nature à ramener de la consistance dans la parole économique du couple exécutif.
Certes on savait la gauche plutôt fâchée avec le monde de l'entreprise  malgré une période de flirt durant le second septennat  de François Mitterand, mais on pouvait légitimement penser que la période économique et monétaire particulièrement difficile que nous traversons depuis 2008, exigeait conscience et implication.
La dernière grande question posée par "Le Monde" est révélatrice à cet égard " François Hollande a t'il sous estimé la crise".
En fait ont ils assez bossé avant la présidentielle ?
L'obsession "anti-Sarko" a guidé leur campagne et les premiers pas de la Présidence de François Hollande et du  Gouvernement Ayrault.
Ils n ont pas pris conscience du changement de rythme imposé désormais par le quinquenat dont  l'hyper Présidence en était une manifestation pas uniquement attribuable au seul caraçtère de son prédécesseur.
Jean Marc Ayrault en fait actuellement la très amère expérience.
L'absence de perspective dans la dernière loi de finances est révélatrice: la diminution du déficit public, certes essentielle, ne peut constituer à lui seule une politique.
On a dit François Hollande malin pendant la campagne d avoir finalement peu promis.
En fait c'était la stratégie de la vacuité et nous y sommes désormais confrontés, le tout avec une décontraction déconcertante.
C'est aussi la limite des exercices politiciens où l'objectif est de prendre le pouvoir et de voir après.
Jacques Chirac s'y est brûlé les ailes en 1997 et François Hollande nous rejoue la même partition car les deux corréziens sont de la même veine, celle qui les pousse régulièrement à contourner l'obstacle le tout sous couvert de ne pas heurter les sensibilités.
La France est en crise, en crise grave...elle meurt aussi de sa lenteur, de son incapacité à regarder ses défis et ses démons en face et le pire est que ses dirigeants continuent à être dans le déni.
Ce n'est pas un effet de cycle.
La croissance est désormais ailleurs et si la France n'entame pas des réformes profondes qui lui permette de générer innovations et créativité, seules sources de valeur ajoutée , elle finira , dans le meilleur des cas, en vaste Disneyland.
La mauvaise côte de l exécutif dans l'opinion publique n est pas la manifestation d'un désaccord, c'est celle de l'appréhension du vide.


Thibault Ponroy