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 "Ont ils suffisamment bossé avant"- suite

 

Je prédisais il y a deux jours le pré-enterrement du rapport Gallois par le Gouvernement.
La réalité m'a rattrapé et partiellement démentie: amende honorable est faite.
Si je m'étais trop avancé sur l'absence de volontarisme de la reprise d'une partie des conclusions, il y a un point sur lequel j'avais malheureusement raison: c'est celui de la lenteur.
Tant que ne sera pas mis en œuvre une réduction rapide et ambitieuse de l'ensemble des dépenses publiques, à la fois nationale, régionale et locale, de fonctionnement, d'investissement mais aussi de santé, les taux de fiscalité applicables tant aux particuliers qu'aux entreprises  demeureront trop élevés  limitant l'efficacité du recours à la création de travail et à l'investissement.
La réduction en cours est totalement insuffisante et elle vient d'être à nouveau surchargée du coût de la moitié des 20 milliards de baisse d'impôts sur 3 ans pour les entreprises.
Les premiers 10 milliards à la charge de l'Etat, au titre du programme de réduction des 30 milliards de la dette publique et inscrit dans la dernière loi de finances, ne sont pas financés contrairement à ce qu'indique le Gouvernement. En effet, seule est inscrite une réduction de l'évolution des dépenses or celles-ci, à périmètre constant, augmentent automatiquement chaque année. Pour économiser 10 milliards, l'Etat aurait du s'engager sur un programme de réduction d'au moins 20 milliards, ce qui n'est prévu nulle part.
La prise en charge de 10 milliards supplémentaires au titre de l'aide apportée aux entreprises, pour être financés, exige un engagement supplémentaire  d'au moins 20 milliards d'économie de la dépense publique, soit un total de plus de 40 milliards.
A ce jour rien n'est officiellement prévu.
Sommes nous face à un nouvel effet d'annonce dans un contexte de vide structurel ? Ou, plus simplement, dans une dilution de l'impact dans le temps et un pari sur le fameux effet de cycle auquel semble se raccrocher l'exécutif.
Certes le rythme de la gestion des dépenses de l'état ainsi que des conditions apportées aux entreprises sont plus vertueuses mais le  rythme imprimé par la France dans ses réformes est une nouvelle fois trop lent, beaucoup trop lent.
Le vrai problème est plus structurel, comment l'Etat et son fonctionnement pourrait être réformé par une classe politique qui a structuré cette complexité et  n'a pas d'autres paradigmes que ses sphères.


Thibault Ponroy