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 Les symboles et les milliards de dollars suffiront ils?

 

Nous avons assisté la semaine dernière à un festival de symboles très forts : un G20 consensuel et une remise en cause d’un capitalisme outrancier, un soixantième anniversaire de l’OTAN émouvant sur le Rhin, une volonté affichée des chefs d’états de montrer qu’ils ont pris les maux du monde à bras le corps en tentant d’abandonner les vieilles méthodes de gouvernance et qu’ils sont prêts à innover et à faire bouger les lignes. Je ne m’apesantirais pas sur les “opposants-casseurs” en marge de ces événements qui montrent encore une fois de plus leurs limites  et surtout qu’ils n’ont rien compris aux enjeux déterminants qui sont devant nous (ce qui est très préoccupant). Que restera t’il de tous ces symboles d’union, de rapprochements improbables, de déclarations de bonnes intentions. En effet, la période que nous traversons aujourd’hui est cruciale. Le pire comme le meilleur est possible et nous sentons tous intuitivement que le mode de développement qui a été le notre jusqu’ici voit poindre ses limites : crise financière et économique sans précédent car très interactive, variations très importantes en très peu de temps des prix des matières énergétiques et agricoles avec des conséquences dramatiques sur les populations les plus démunies, les remises en causes des grands équilibres naturels. La réponse économique et financière avec l’injection de 5500 milliards de dollars  rétablira probablement la confiance des marchés et des opérateurs économiques à court et moyen terme mais ne suffira pas à restaurer la confiance entre le monde politique et les citoyens. La défiance envers la construction européenne le montre bien. Nos élites, pour une bonne part même si elles semblent vouloir changer, ont une responsabilité dans cette crise de confiance. Inutile de revenir  sur la cupidité, le cynisme ou le savant mélange de mépris et de compassion de certains.Une autre issue est possible et le changement de ton lors de ces dernières rencontres internationales, espérons le, laisse augurer un autre modèle de gestion de la planète. Cela implique des institutions nationales ou internationales dans lesquelles nous puissions avoir confiance et que certaines comme la police ou la justice ne soient pas discréditées par des pratiques arbitraires ou opaques. Rêvons d’une société plus équitable, plus fraternelle, plus respectueuse de l’environnement et de l’altérité. Essayons de replacer l’homme au centre de la politique en assurant la promotion du bien vivre plutôt que celle du bien être qui risque d’aboutir à terme à un affreux cauchemar irréversible. Le télescopage des crises, à savoir économique et écologique pour faire simple, que nous traversons est une chance sans précédent car elle exige que nous repensions la nature de notre développement.N’oublions pas que nous ne pourrons jamais reconstituer notre capital naturel comme nous avons renfloué nos banques et nos institutions financières. Osons la remise à plat  par l’action créative même si cela prendra des décennies car il y a urgence.

David Nitlich