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 Ce n'est pas parce qu'on rien à dire qu'il faut fermer sa gueule

 

Difficile en ce moment d'échapper aux soubresauts d'une pré-campagne présidentielle qui rend indigent, voire nauséabond, un débat politique agité de petites et moins grandes affaires.
Difficile aussi de résister à en parler, à prendre autre chose que la posture de la bonne conscience et du donneur de leçons post événements.
Posture évidemment facile m'a fait complaisamment remarquer un de mes amis Patron de presse régional. Cela agace, mais il n'avait pas forcément tort.
Malgré tout, je veux autre chose que: l'inconscience diplomatique de Michèle Alliot-Marie, la maladresse vacancière du Premier Ministre, l'irrespect constant du Président de la République, l'amnésie ou l'alzheimer de son prédécesseur, les invectives médiatiques soigneusement calculées de Jean-Luc Mélenchon, les guerres picrocholines des primaires socialistes ou écologistes, les à peu-près éthiques du présentateur des guignols, du football oui ras la casquette du foot, de savoir qui est le père de la fille de Rachida Dati, la guerre des Montaigu et des Capulet dans les Hauts de Seine, des bulletins de santé de Johnny Halliday...et j'en oublie de ces préoccupations nombrilistes qui amusent la galerie et anesthésient les débats sur l'essentiel.
De tout cela, finalement je n'en ai rien à foutre.
En fait j'ai envie qu'on me parle de la vision de mon pays et de celle de l'Europe, du développement des pays émergents et de leur place dans le monde, de la réelle difficulté a gérer "droits de l'homme" et "real politic",de la désindustrialisation de la France et de ses conséquences a travers une vraie paupérisation et marginalisation de beaucoup de nos concitoyens, de l'avenir de la recherche et du projet éducatif autre que la question des rythmes scolaires, de l'avenir de nos enfants et de notre angoisse à les voir vivre moins sereins (qui ose encore parler de bonheur !) que notre génération et celles qui nous ont précédées depuis 1945....là aussi j'en oublie certainement mais j'ai envie de ces débats qui font mal, de ces débats douloureux qui peut-être nous aideront à laisser a nos enfants un monde qui suscitent en eux envie et non indifférence, voire rejet.
Peut-être sommes nous collectivement trop vieux pour jouer cette partition et porter enfin le débat public à la hauteur des enjeux.


Thibault Ponroy