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 "Diplomatie et droits de l'homme"

 

Les évènements du Moyen-Orient le montrent à l'évidence et il est temps, notamment en Europe, que se déroule une véritable réflexion et s'organise un débat sur le thème "diplomatie et droits de l'homme".
C'est un thème récurrent et particulièrement difficile opposant les tenants de la ligne pragmatique aux "doits de l'hommiste" , en caricaturant , les marchands du temple vs les bisounours !
On a cru un moment que la diplomatie était désormais principalement construite autour de l'humanitaire et que les ONG faisaient fonction de "Foreign Office", principe consacré par le thème du droit d'ingérence dont on a rapidement vu les limites, tant dans les Balkans qu'au Rwanda.
A ne pas aborder la question de façon frontale, on subit les évènements plus qu'on les contrôle; l'exemple de la prise de pouvoir par Hitler en 1933, les révolutions iranienne, égyptienne et tunisienne en sont l'illustration.
L'histoire s'est brusquement accélérée au Moyen-Orient et si les révolutions semblent se dérouler pour l'instant de façon pacifique et démocratique en Egypte et en Tunisie (n'oublions pas cependant que Les révolutions démocratiques sont souvent volées à ceux qui les font), le vrai enjeu très court terme est désormais la Lybie et le délire meurtrier de son dirigeant qui a directement menacé son peuple "d'une boucherie" avec, comble de l'odieux, le concours, semble t'il, de mercenaires.
Et l'histoire de Mouammar Kadhafi démontre qu'il faut le prendre vraiment au sérieux.
Si telle est la tournure des jours à venir, quelle sera l'attitude de la communauté internationale à travers l'ONU et , plus particulièrement, des pays du Proche et du Moyen-Orient ?
Réponse difficile, délicate et douloureuse à court terme.
La réponse eut été moins difficile, sans être facile, si elle avait été précédée de cette réflexion et définition d'une politique commune et de l'attitude à tenir face à ces états voyous.
L'un des éléments communs aux trois révolutions actuelles, sans négliger le facteur social déclenchant, est l'aspiration à la dignité et à la liberté d'expression, bref aux valeurs démocratiques de base.
Que n'a t'on entendu sur l'absence de maturité des ces peuples pour accéder à la démocratie et la nécessité , bien réelle, de préserver des remparts contre la montée en puissance de l'Islamisme fondamental pour justifier l'appui apporté à ces dictatures.
Certes, mais cela s'est transformé en aveuglement, voire en complicité, et l'Iran en paie aujourd'hui quotidiennement le prix fort, espérons que l'Egypte et la Tunisie y échapperont.
Il n'y a pas de réponse binaire à cette question et , quelque soit le choix fait, il entraîne des effets collatéraux forts.
En outre la corruption des dirigeants et la non satisfaction des besoins sociaux les plus élémentaires peut faire basculer un pays de la terreur molle, inconsciemment partagée, à la violence, source d'indignité collective.
Cessons de croire que la question des droits de l'homme ne concerne que les nations riches.


Thibault Ponroy