Coïncidence de programmation, France 3 et Arte diffusaient le 30 mars dernier les portraits de Rachida Dati et d’Ivry Gitlis.
Qu’ont-ils en commun, rien si ce n’est d’être tous les deux des immigrés et c’est suffisant pour marquer une vie.
S’agissant de Rachida Dati, il est peu de dire que le personnage agace. Je me souviens des nombreux e-mails quasi haineux reçus par un de mes amis, faisant simplement son travail de journaliste, à la suite d’un article équilibré la concernant faisant la part entre réalisation et esbroufe.
Certes elle accumule les maladresses, « bling-blingise » sa fonction, cautérise sa pensée…mais  Jacques Attali a eu l’analyse juste ; elle s’affirme simplement ambitieuse, alors qu’on la voit parvenue, comme fut perçu Bernard Tapie en son temps, dans un pays ou on tolère à peine l’ambition, éventuellement si elle est masculine et légitimée par les meilleurs écoles.
Je ne discerne pas d’intelligence dans sa méthode mais ne partage pas plus la caricature que l’on en fait ; c’est un appauvrissement supplémentaire du débat et du commentaire politique.

Dans la foulée portrait bouleversant d’Ivry Gitlis sur Arte.
On le sent cabotin, écorché, dandy, ailleurs, nulle part, errant, insupportable, agaçant, attachant, ému, émouvant, patriote, apatride, seul…
Il est de nulle part car il est de partout ; le monde est son prochain mais il n’y est que de passage.
Moments intenses de musicalité et de transmission ; on ne sait plus quand est la voix, quand est le son du violon.
Je suis un amateur de héros, l’espèce est en voie de disparition….assurément Ivry Gitlis en est un.
C’est dans ces moments que la télévision peut être intelligente.