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 Le 7 juin ou le risque d’abstention

 

Hasard du calendrier ou hasard de l’histoire ? le 7 juin se dérouleront trois élections importantes.
Tout d’abord celle du Parlement Européen dont c’est peu de dire qu’elle ne passionne pas les citoyens de l’Union. On parle de deux électeurs sur trois qui ne se rendraient pas aux urnes dimanche prochain en France !
Certes depuis les dernières ratifications du traité de Lisbonne, et n’en déplaisent aux souverainistes ou autres opposants à l’Union, les débats théoriques sur l’Europe sont épuisés et la réalité institutionnelle est, dans l’esprit de nos citoyens, plus théorique que pratique, de même que le rôle du Parlement. Cependant c’est notamment dans sa pratique démocratique quotidienne que se construira désormais l’Europe.
L’enjeu essentiel demeure ; à savoir est ce que l’Europe sera un des acteurs majeurs de l’histoire, au même titre que les Etats-Unis, la Russie ou la Chine ou une curiosité-antiquité occidentale type Disneyland ?
Une nouvelle fois, à l’exception notable des écologistes, la classe politique se trompe de combat en focalisant la campagne en cours quasi exclusivement sur les seuls débats  nationaux internes car le but de cette élection, comme toute élection parlementaire, c’est l’orientation politique d’un futur parlement de plus en plus puissant, et de la Commission qui en découlera : libéral ou social, rien de moins.
Ce n’est surement pas en s’abstenant qu’on répondra à ces questions.
Le 7 juin les iraniens votent pour l’élection présidentielle.
Un enjeu majeur pour les iraniens mais pour l’occident aussi qui saura si l’Iran, en dépit d’un processus électoral non démocratique, fera le choix d’un peu plus de raison et d’intelligence ou celui de l’obscurantisme en confirmant l’actuel Président de la République qui vient de faire une nouvelle fois étalage de son racisme et antisémitisme.
Là encore on parle d’une forte abstention qui favoriserait le maintien de l’actuel pouvoir.
Enfin le 7 juin le Liban vote pour le renouvellement de son Parlement avec le risque sérieux que la Hezbollah obtienne suffisamment d’élus pour contrôler la vie parlementaire libanaise.
A la puissance armée du Hezbollah, viendrait s’ajouter un vrai pouvoir de blocage politique.
L’abstention ne peut que rendre cette hypothèse probable.
Je me souviens il n’y a pas si longtemps d’un pays, le mien,  la France, se réveillant un matin avec la gueule de bois, en réalisant que le chef d’un parti d’extrême droite se trouvait au deuxième tour de l’élection présidentielle. Elle s’est donnée bonne conscience en défilant par milliers dans les rues mais n’en a tiré manifestement aucune leçon.
J’espère que ni les européens, ni les iraniens, ni les libanais se réveilleront le 8 juin au matin avec la gueule de bois !
Ah oui j’oubliais, il n’y a pas de risque d’abstention en Corée du Nord !


Thibault Ponroy