On ne peut que se réjouir de la mort de Ben Laden, même si nous eûmes préféré un procès et éviter les manifestations publiques américaines, certes compréhensibles mais inutiles.
Cela dit Ben Laden était déjà mort, et par deux fois.
Une première fois avec l'élection de Barack Obama, car ce dernier n'était pas précisément l'ennemi favori qu'il eut préféré combattre, plus familier d'une rhétorique guerrière primaire à la Bush ou à la McCain et déstabilisé par la main tendue à la communauté musulmane lors du discours au Caire en 2009.
Trucidé une deuxième fois avec les révolutions arabes, aujourd'hui inachevées, de Tunisie, Lybie, Yémen, Syrie et autres pays du Moyen-Orient appelant à la démocratie et s'inspirant plus des valeurs universelles des droits de l'homme que celles défendues par Ben Laden et dont il était pour l'instant, semble t'il, le grand absent.
La réaction à terme du monde musulman à cette disparition sera annonciatrice de son évolution dans les années à venir; il est déjà traversé du mouvement sismique de ses différentes révolutions, du couple Iran-Syrie déstabilisée par les émeutes que traversent le deuxième, du rapprochement inattendu des anciens frères ennemis du Hamas et du Fatah... mais son histoire est à nouveau en marche et gageons que plus rien ne l'arrêtera.
Formulons aussi le souhait que la mort de Ben Laden n'en fasse pas durablement un martyr car il est parfois des morts plus encombrant que des vivants, particulièrement pour le monde musulman.
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La troisième vie de Ben Laden...
Attention au raccourci facile et trompeur entre révolutions arabes et « la deuxième mort de Ben