Les caricatures de Charlie Hebdo : provocation ou résistance ?
La question mérite d’être posée au regard de la diversité des réactions qu’elles soient politiques, religieuses, philosophiques ou communautaires. A part quelques positions sans équivoques, notamment celle de notre ancien premier ministre François Fillon (apprécié pour son sens de la mesure) ou celle de notre ministre de l’intérieur Manuel Valls qui défendent et rappellent une des fondements de notre démocratie en sanctuarisant la liberté d’expression et de la presse, une grande majorité en appelle au principe de responsabilité , tentant ainsi de ménager les “offensés” afin d’atténuer au nom de l’ordre public, leur colère, voire leur violence. N’est il pas trop tard? Cette majorité du compromis ne cède t’elle pas déjà, par précaution, à la peur? La peur de l’intolérance, de la violence et de la terreur? Il est vrai que les réactions du monde musulman (une minorité) à l’égard de ce film “anti islam” inepte et débile sont totalement disproportionnés et ces excès qui conduisent à la mort dépassent l’entendement et la rationalité occidentale. Evidemment, ces mouvements de foule violents sont organisés, récupérés, manipulés à des fin politiques mais ils reposent en creux sur des fondamentaux religieux qui, du moins dans notre démocratie occidentale, globalement laique et tolérante, sont anachroniques. Toutes les religions, islam compris ont été et sont l’objet de critiques, d’attaques, de caricatures et de dérisions. Le Prophète est il plus sacré que Jésus, Bouddha, ou Yahvé? D’ou vient alors cette colère? D’ou vient cette peur? C’est que L’islam reste un instrument de pouvoir politique et les enjeux post printemps arabe le montrent bien. Instrument d’oppression des peuples, l’islam “politique” ne supporte aucune critique de peur de se fissurer et de voir son hégémonie se déliter face à la liberté grandissante des démocraties occidentales. C’est pourquoi, les positions extrémistes d’une minorité de “salafistes” ou d’autres qui instrumentalisent la religion (qui relève de la sphère privé) doivent être combattus sans aucun faiblesse en France et en Europe. Combattus par les mots, les idées, les principes fondateurs de notre modèle républicain...Il faut prôner une unité sans faille autour de nos valeurs humanistes et de tolérance. Face à ces coups de butoir, de menaces de désordre et de violence, résistons même si cela est dangereux, c’est notre responsabilité que de résister et de ne pas céder à l’intimidation. La France est un état de droit, que les ces “offensés sans humour” saisissent les tribunaux contre l’auteur de “ces offenses” au lieu d’appeler à manifester dans les rues et d’agiter le spectre du désordre et de la violence entre les communautés . Ce serait d’ailleurs une première victoire pour Charlie Hebdo d’amener ces détracteurs à porter plainte contre eux, une façon de reconnaître l’état de droit et par la même les institutions républicaine dont la justice est un pilier.
David Nitlich
