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 Le droit de vote des étrangers en France

 

François Mitterrand y avait renoncé.
Lionel Jospin n était pas allé jusqu'au bout du process législatif en ne transmettant pas au Sénat un premier texte adopté par l'Assemblée Nationale.
François Hollande avait inscrit cette initiative en soixantième position de son programme a l'élection présidentielle.
Hier 75 députés ont demandé à ce qu elle soit transformée en droit positif.
Cette extension du droit de vote aux étrangers non membre de la Communauté Européenne pose deux questions: l'une fondamentale quant au lien étroit qui lie citoyenneté et nationalité; l'autre plus conjoncturelle quant à l'opportunité de cette réforme dans une période économique particulièrement difficile.
La première objection est à mes yeux la plus essentielle: l'octroi du droit de vote aux étrangers non membres de la Communauté Européenne est en effet une rupture de ce lien quasi mystique entre citoyenneté et nationalité; ce droit intangible  et cette capacité à participer et s'exprimer lors de tous rendez-vous républicains qui rythment la vie de la Nation est réservé aujourd'hui à ses seuls citoyens.
Le droit de vote est l'attribut  et l'un des privileges le plus symbolique de la citoyenneté et cette naïveté à étendre ce droit de vote est une étape supplémentaire dans sa banalisation et la progression du désintérêt progressif de nos concitoyens dans les processus électoraux.
C'est retirer tout sens à la notion de citoyenneté.
La deuxième objection touche à l'opportunité de cette initiative.
L enjeu essentiel aujourd'hui s'appelle chômage et retour à la croissance. Après le débat sur le mariage pour tous –selon qu'on y est favorable- ou homosexuel – si on y est hostile- et le droit à l' adoption pour les mêmes prétendants, cette nouvelle initiative ne manquera pas d'être analysée, notamment par l'opposition conservatrice, comme un leurre à des défis plus structurants.
C est un nouveau débat inutile et dont l'issue est d'autant plus incertaine que le vote de cette loi nécessite soit le vote des trois cinquièmes des chambres, soit un référendum.
Après avoir moqué la méthode Sarkozy du mouvement perpétuel, notre Président normal s'y engouffre quitte à devenir un Président ordinaire.



Thibult Ponroy