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 "le nombrilisme de la douleur"

 

Nous connaissons tous le penchant de la presse à parler d'elle même; ce savoir-faire narcissique qui brouille pages et écrans.
Nul ne remet en cause son importance et sa dimension essentielle dans le fonctionnement d'une démocratie mais c'est un des rares secteur économique qui se consacre rubriques, pages ou émissions quotidiennes.
Ce narcissime va jusque dans la douleur de l'absence non partagée; je veux parler des écrans quotidiens et parfaitement légitimes consacrés aux deux journalistes de France 3 enlevés en Afghanistan: Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière et leurs trois accompagnateurs afghans dont jamais le nom est cité.
A ce jour, en plus de ces deux journalistes, six français ont été enlevés au Niger, Mali et Somalie. Personne ne connaît leurs noms et n'a vu leurs visages, idem pour les  accompagnateurs afghans.
Quel dommage que France télévision ne rappelle pas leur nom quotidiennement et surtout pour quelle raison ce n'est pas fait ? Les journalistes au regard de leur fonction essentielle vaudrait plus qu'un coopérant, qu'un humanitaire ou qu'un autre homme non journaliste...je ne le crois pas..Certain pourrait même arguer que ce sont  les risques du métier..informer c'est toujours déranger un peu. Alors pourquoi ce drôle de choix, celui du flou, de l'opacité alors que cette corporation plaide en général pour la transparence, la justesse et la précision de l'information. Une énigme? ou peut être tout simplement une haute idée de soi-même qui rend imperméable aux autres et qui finit par altérer une des valeurs à mon avis indispensable à ce beau métier : l'altérité.


Thibault Ponroy & David Nitlich