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 La Lybie ou le nouvel enjeu des droits de l'homme

 

Un véritable drame humain se dessine en perspective en Lybie.
Une certitude: Mouammar Khadafi n'hésitera pas à recourir au massacre de son peuple pour assurer sa survie ainsi que celle de son clan le plus proche.
Un contexte particulier: la Lybie est une nation de création relativement récente par le traité de Lausanne en 1912, principalement tribale, qui n'a pas encore constitué un socle de valeurs historiques, émotionnelles et culturelles communes.
Khadafi est réfugié à Tripoli, au coeur de sa tribu et , sauf à considérer que ses habitants ou l'armée se désolidarise activement de lui, son bastion risque d'être longtemps inexpugnable et de servir à une éventuelle base de reconquête des autres territoires; on en voit déjà les premiers signes.
Seule une intervention militaire peut être de nature à éviter ce drame.
Est-elle seulement possible ?
Difficile pour l'occident d'intervenir depuis sa déconsidération aux yeux du monde arabe de n'avoir pas su gérer la suite de ses interventions militaires en Afghanistan et en Irak.
Elle paie aujourd'hui le prix de sons absence de solidarité et de vision commune.
L'Europe au sein de l'Occident: poser la question c'est déjà y répondre par un non violent et désespéré.
Pusillanimité de sa politique étrangère et de ses représentants.
Par ailleurs la rue arabe ne le souhaite pas, principalement par affirmation d'une dignité retrouvée au nom de valeurs démocratiques universelles.
L'Afrique ? elle-même très divisée, n'est déjà pas capable de gérer le contentieux entre un Président légitimement élu et son adversaire défait qui renie le verdict du suffrage universel et dont, par ailleurs, certains de ses dirigeants sont très compromis avec Mouammar Khadafi.
Seule le ligue arabe le pourrait; elle est trop divisée pour le faire.
D'une part, les pays dont la population est aujourd'hui en révolte risquent de s'y opposer (ie: Jordanie, Yémen, Bahreïn...) de peur que le précédent puisse leur être un jour opposé, voire dans des délais très proches !
D'autre part, L'Arabie Saoudite est trop compromise avec les américains pour prendre seule une telle initiative, voire la soutenir; son enjeu court terme c'est Bahreïn sur lequel se concentre toute son attention et pour lequel un embrasement aurait des conséquences très immédiates chez elle.
En bref, un génocide qui se profile, une communauté internationale divisée et démunie et pourtant il ne faut pas laisser les rebelles lybiens seuls face aux troupes régulières mais illégitimes et leur apporter un soutien militaire.
Nos dirigeants en auront ils le courage ?


Thibault Ponroy