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 La fin programmée de l’automobile annonce t’elle la création d’un nouveau monde ?

 

Bien que les chiffres de la production automobile se redressent notamment en France avec une hausse de 14% en mars 2009, nous entrevoyons les signes qu’à terme, l’automobile, bien que révolutionnaire quand elle est apparue, amorce son déclin que la crise actuelle ne fait qu’accélérer. Illustration de la deuxième révolution industrielle, figure emblématique de la modernité économique, objet social d’émancipation et de liberté, c’est finalement un condensé de l’histoire de notre XXème siècle (en occident du moins). Fruit de l’imagination débridée d’une poignée de créatifs et d’ingénieurs visionnaires, l’automobile a façonné des pans entiers de l’économie industrielle et tertiaire. Véritable production de masse, elle est à l’origine de concentration énorme de travailleurs et implicitement le moteur  et aussi le symbole des grandes avancées sociales  du monde ouvrier. Son développement a transformé nos villes et nos paysages, changé nos modes de consommation, inspiré nos artistes...en un mot elle fait partie intégrante de nos sociétés occidentales mais devient au fil du temps un gigantesque problème : pollution, participation à la destruction des espaces naturels, génération de revenus pour environ 12 millions de familles européennes...alors que sa production baisse et que le chômage partiel explose. Sa sauvegarde est impérative et un soutien massif à sa mutation est vital pour éviter une catastrophe sociale et humaine. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la sidérurgie et dans une moindre mesure avec l’industrie textile (toujours d’actualité). Là encore, quel aveuglement et quel manque d’anticipation de ses grands capitaines d’industries qui, encore pour certains, mettent des 4X4 et des grosses berlines polluantes sur le marché...Une première mutation est en marche, production d’automobiles moins polluantes, véhicules électriques, développement des transports collectifs et du ferroutage.. Cela malheureusement ne suffira pas, surtout sur le plan social, si des mesures d’accompagnement et de conversions des salariés victimes de cette réorientation de la production, ne sont pas mises en oeuvre. Mais ne commettons nous pas la même erreur qu’avec nos interventions sur le système bancaire en réparant en urgence un système qui montre ses limites. N’est ce pas l’occasion de remettre tout à plat, de faire des plans de transformation plutôt que des plans de relance, d’être aussi géniaux et visionnaires que les inventeurs de l’automobile en leurs temps, de mettre toute notre énergie créative, scientifique et nos finances au service de la conversion de notre appareil industriel, d’accroître la production de valeurs immatérielles plus compatibles avec  notre écosystème et donc avec l’homme. Bien-sûr les choses commencent à changer mais nous sommes encore trop souvent dans une approche réparatrice (le recyclage) alors qu’il faudrait être dans une approche anticipatrice, rupturiste (éco-création) et collaborative. Le développement des NTIC est à mes yeux un des meilleurs exemples (même s’il y a des dérives) d’une vrai révolution créatrice de richesses plus immatérielles que matérielles. Un monde nouveau est à notre portée, osons changer réellement la donne et commençons par l’automobile car elle est au carrefour de nombreux enjeux : énergie, aménagement du territoire et urbain...et au bout du compte les rapports entre les hommes eux mêmes. Le XXI siècle doit être créatif et révolutionnaire..ou ne sera pas...

David Nitlich