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 Epiphénomènes où lame de fond?

 

Nos libertés individuelles sont elles en danger? On peut se poser légitimement la question lorsqu’on met en perspective des événements qui à première vue n’ont pas grand chose à voir les uns avec les autres mais qui ont finalement un point commun : la restriction de nos libertés individuelles et la mise sous tutelle de notre intimité. Courant 2008, il y a eu une première charge contre les avocats qui devaient au nom du “principe de vigilance” dénoncer leurs clients dont les opérations pouvaient avoir un caractère douteux ou frauduleux. Puis, est venu en 2009, le tour des banquiers qui, pour certains, ont fait l’objet d’un “chantage” de quelques états, les obligeant à divulguer le nom  de leurs clients (triés sur le volet) ayant échappés aux fourches caudines de l’administration fiscale,  puis l’interdiction d’être “camouflé” lors de manifestations publiques, puis,encore et toujours la multiplication des caméras de surveillance en ville, et pour finir, la possibilité de dénoncer son voisin en tout anonymat de faits “répréhensibles” sur un site internet de la police nationale. Même si cette dernière “innovation” testée à Corbeil Essonne est loin de faire l’unanimité dans les rangs des forces de l’ordre (fort heureusement), avouez que cela fait froid dans le dos. Ces coups de boutoir successifs aujourd’hui contre le secret professionnel des avocats, contre le secret bancaire, contre l’intimité des individus, demain peut être, contre le secret médical ont un point commun. Toutes ces initiatives (justifiées ou pas) sont prises au nom du même principe, celui de la “protection de la société”, et toujours dans un même contexte : celui la de peur, un jour le terrorisme, un jour la crise financière, toujours l’insécurité... A force de vouloir protéger la collectivité, ne met on pas l’individu en danger? Imaginer une société où un citoyen ne peut plus se confier librement à  son avocat ou en toute tranquillité à son médecin ou psychanalyste? Imaginer une société où l’on se méfierait de son voisin par peur d’être un jour dénoncer aux forces de l’ordre sans avoir commis un délit? Ces encouragements rampants à la dénonciation ont aussi des effets collatéraux. Ils banalisent les intrusions dans la vie privé  (surtout chez les jeunes) avec la généralisation de l’utilisation des caméras des téléphones portables avec des films ou des photos volées qui se retrouvent sur le net à l’insu de ces “modèles” d’un jour. Des actes  souvent irresponsables qui ont parfois  des conséquences dramatiques surtout quand ils sont diffamants, dégradants et humiliants. Alors soyons vigilants collectivement et individuellement. Prenons garde à respecter l’altérité, l’intimité et l’intégrité de notre prochain au risque de perdre au nom de la sacro-sainte sécurité collective souvent illusoire, un des principes fondamentaux  si fragile auquel nous sommes tant attaché : la liberté.


David Nitlich