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 Bad Godesberg ou stratégie électorale ?

 

Le fait le plus marquant de la conférence de presse solennelle de François Hollande est un tournant appuyé vers une orientation du socialisme français vers la sociale démocratie, à l'instar du PSD allemand en 1959, lors de son congrès de Bad Godesberg.
Saluons ce virage car il est indéniablement un signe très positif dans un environnement particulièrement difficile et une prise de conscience de la réalité économique française et des contraintes de son environnement international.
Saluons d'autant plus que le précédent gouvernement conservateur n'avait jamais eu le courage d'aller au-delà d'une simple rhétorique libérale  finalement complexée.
Deux questions par rapport à cette évolution: d'une part sa sincérité et donc sa longévité et, d'autre part, quelle majorité parlementaire pour soutenir cette nouvelle vision.
La question de la sincérité est essentielle car elle détermine la longévité de ce tournant social-démocrate et la crédibilité de la politique économique de la France au regard du monde.
Cette instabilité, notamment fiscale, a été soulignée dans le rapport Gallois sur la compétitivité de l'économie française et si ce virage social-démocrate devait apparaître comme une simple stratégie politique, les conséquences en seraient dramatiquement préjudiciables.
La question de la majorité parlementaire n'est pas un enjeu à court terme dans la mesure ou le Parti Socialiste a la majorité absolue à l'Assemblée Nationale qui lui permet de mettre en ouvre son programme sans entraves.
Heureusement car l'attitude des élus écologistes et du Front de Gauche au Sénat ne préjuge pas d'un comportement majoritaire cohérent et solidaire; une pierre dans le jardin des préconisations du rapport Jospin lesquelles, si elles avaient déjà été  mises en place s'agissant de la réforme du système électoral (ie: une dose de proportionnalité), aurait privé le PS de sa majorité absolue.
Mais la question devra être résolue avant les prochaines élections majeures, à savoir européennes et régionales.
Le Parti Socialiste ne devrait pas trop se réjouir des déboires actuelles de l'UMP car ses débat à venir vont être pour le moins rugueux.


Thibault Ponroy