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 "On le disait affaibli"

 

Que n'a t'on dit de Barack Obama ces derniers mois: sa prétendue faiblesse, la météore communication, le défaut d'organisation, la fin d'un mythe...
Et puis, en quelques semaines, le Président américain a fait voter la loi sur la réforme santé, signé un accord de limitation des armements nucléaires avec la Russie, rappelez à l'ordre Benjamin Néthanayou et réussi à harmoniser une position internationale incluant la Russie et la Chine sur le risque de nucléarisation de l'Iran.
Je tire de cette situation trois commentaires:
- Une nouvelle constatation de la superficialité de bon nombre de  commentateurs de la presse notamment française lesquels, une nouvelle fois, ne démontrent pas leur capacité à mettre l'action des hommes et les évènements en perspective et se complaisent dans le commentaire court terme sans s'attacher au fond des choses. La forme prédomine sur le fond; c'est certainement une des conséquences de la course à l'audience et d'une société de zapping, mais pas seulement. Je me rappelle d'un article de Jean Daniel à la suite de l'élection de Barack Obama écrivant que son élection suscitait tellement d'espérance  qu’il ne pourrait  que décevoir par la suite, et que la presse devra se garder de tomber dans cet excès de jugement hâtif !
Comme le scorpion, elle n'a pu s'en empêcher !
- A situation identique, comportement différent. Barack Obama est arrivé au pouvoir dans un contexte social et économique aussi difficile que nombre de ses homologues du monde occidental; il a su résister au démon du court terme et donner de la perspective à son mandat, tant sur le plan de la politique intérieure qu'extérieure.
- Enfin, jusqu'à présent, il a mesuré et créé la distance nécessaire pour le prestige et la dimension de sa fonction; il est à la fois le communicateur le plus exceptionnel du monde occidental mais aussi le plus exigeant ; n'en déplaise à Alain Minc qui considérait le Président américain comme un faible et confond sur-agitation médiatique, volontarisme superficielle à la française avec action politique.
Bien évidemment rien n'est achevé et ne cédons pas au travers inverse qui consisterait à louer sans modération ni retenue; je retiens simplement que pour l'instant Barack Obama a donné de la dimension au verbe, qu'il faut laisser l'histoire juger et que le rôle des journalistes est de nous accompagner, en qualité de médiateur et de décrypteur,  dans la retenue du jugement et la mise en perspective. Il s'agit ni plus ni moins, dans une société sur-informée et sur-médiatisée , d'un vrai enjeu de démocratie.


                                                                             Thibault Ponroy