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 JOURNALISTES OU “PSEUDO” JOURNALISTES ?

 

Certains journalistes (pas tous heureusement) perdent ils leurs repères ?
A propos de l’émission “Les Infiltrés” sur les milieux pédophiles, Hervé Chabalier (directeur de l’agence Capa) et Laurent Richard, le rédacteur en chef de l’émission justifient leur choix d’aider la police en déclarant sur Europe 1. “nous avions le choix entre protéger un enfant et un pédophile, nous n’avons pas hésité une seconde”. Evidemment posée comme cela, aucune autre alternative n’est envisageable et tout citoyen, de surcroit, père ou mère de famille aurait sans aucun doute pris la même décision. Le souci est que Laurent Richard quand il fait son enquête est journaliste et n’est pas un citoyen lambda. Il est soumis à une déontologie stricte, doit rester le plus impartial possible, éviter tous jugements moraux, protéger ses sources et ne peut en aucun cas se substituer aux forces de police en utilisant des procédés que même la police utilise qu’exceptionnellement. En effet, en France, les policiers n’ont pas droit de piéger les gens en créant artificiellement les conditions d’un délit pour ensuite  les arrêter. Laurent Richard et son équipe ont précisément utilisé ce mécanisme du piège et se sont substitués à la police spécialisée dans la lutte contre la pédophilie.ll est vrai que ces unités contre ce type de cybercriminalité particulièrement odieuse et insidieuse, ont besoin de renfort et de soutien au regard de la faiblesse de leurs effectifs (environ 50 personnes) qui doivent, surveiller, traquer, remonter, 24/24 des centaines de sites et des milliers de pédophiles, mais est ce le rôle de ces journalistes déguisés en super “inspecteur harry”? Cette nouvelle mode, de la caméra cachée et du piège fait des émules et cela même en Province. En effet, dans la même semaine une équipe de journalistes de Mag2lyon est allée se “confesser” auprès des curés de Lyon se faisant passer pour des victimes d’abus sexuels perpétués par des hommes d’église afin de tester sur le terrain, la véracité du discours officiel. Là aussi, la question de la dénonciation aux forces de police a été posée. Comment  passer de faux abus sexuels à un vrai abus de confiance? Le procédé est élégant n’est ce pas! Ces deux exemples font peur car on vous les justifie au nom d’un journalisme d’investigation, d’un contre pouvoir rebelle,  quitte à bafouer toutes les règles qui font de ce métier, un métier à part. Ces “pseudos journalistes” ou “journalistes à pseudo” auraient ils tellement peu de talent ou de confiance en eux qu’ils soient obligés de se déguiser, de se faire passer pour quelqu’un d’autre, trompant leurs interlocuteurs pour approcher un milieu, vérifier une information ou une thèse? Pourquoi choisir la dissimulation au nom de la lumière alors que la pratique du  face à face quant elle est maîtrisée est bien plus efficace et surtout ne laisse plus beaucoup de place à l’ombre? Les “manipulateurs” auraient t’ils peur d’être manipulés? L’interview  en milieu hostile est dangereuse. Elle demande de la stratégie, une connaissance parfaite de l’âme humaine, de la culture, de l’impartialité mais surtout du courage, loin du sensationnel et de l’émotionnel...
Pas facile et pas vraiment à la mode, je vous le concède.


David Nitlich