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 L'avenir de l'occident se joue aussi à Tripoli

 

Peu importe la tardivité ou les arrières pensées politiques dans la reconnaissance par le Président de la République de la rébellion Libyenne et sa position pour sécuriser l'espace aérien de la Lybie et tenter d'empêcher Mouammar Khadafi de bombarder son peuple.
Une coordination européenne (et nationale!) eut été bien évidemment souhaitable mais l'incapacité des 27 à accoucher d'une vision commune et la tension des évènements sur place, justifient à mes yeux cette prise de position courageuse.
C'est l'avenir de l'occident qui se joue aussi à Tripoli.
Jusqu'à preuve du contraire c'est au nom de la dignité et du respect des droits de l'homme que se sont révoltés plusieurs peuples du Proche et du Moyen-Orient; au nom de ses valeurs universelles qui ont fait le socle de l'occident.
Nous aurons assister, en moins de deux générations, au retour de la démocratie en Amérique Latine, dans certains pays d'Afrique, en Europe Centrale, en Europe de l'Est, en Russie.
Certes certains de ses régimes ne sont pas toujours vertueux mais, aux yeux de l'histoire, c'est un incontestable progrès.
Après la Tunisie et l'Egypte, on espérait le peuple Libyen en voie de se débarrasser, par lui même,  de son dictateur fou; les derniers jours font sérieusement craindre un retournement de situation et, si les rebelles ne reçoivent pas d'aide de nature militaire dans très peu de temps, ce sera un pays reconquis par son tyran, plus arrogant et meurtrier que jamais, et rapidement confronté à des règlements de compte dont on devine aisément la nature.
La dernière actualité dramatique chasse l'autre; aujourd'hui la situation au Japon a pris le pas dans le traitement de l'information et la situation libyenne ne reçoit plus qu'un traitement secondaire.
Déjà à Bahreïn les troupes saoudiennes viennent d'intervenir pour étouffer la révolte et je n'ai pas encore entendu de réactions offusquées, le retour de la "real politic" ?
On apprend ce matin que le G8, sous la pression commune des Russes et des Chinois, n'a pas réussi à se mettre d'accord sur la constitution d'une zone d'exclusion aérienne dans l'espace Libyen, malgré une attitude positive en faveur d'une intervention de la part de la ligue arabe.
Si rien n'est fait dans les heures qui suivent, c'est l'espoir qui sombrera à Tripoli ...et nos valeurs en partie avec.


Thibault Ponroy