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 Pandore était bien grecque

 

Le premier ministre grec Georges Papandréou vient de décider de faire approuver le dernier accord européen sur la dette à la fois par un vote de confiance au parlement et par voie référendaire en demandant au peuple grec de se prononcer.
Il est vrai que nous ne connaissons pas encore précisément la question qui sera posée au peuple grec mais on peut s'étonner de cette double procédure d'approbation; une juxtaposition de démocratie parlementaire et populaire pouvant impliquer une surenchère parlementaire devant la perspective du vote populaire.
Que se passera t il si les deux votes ne vont pas dans le même sens ?
De la même façon, quand bien même la situation politique grec devient terriblement instable et la marge de manoeuvre du premier ministre quasi inexistante, les termes du compromis sur le traitement de la dette grecque eussent-ils été les mêmes si les négociateurs avaient eu connaissance que leur accord allait faire l'objet d'une procédure référendaire de ratification ?
L'Europe était déjà en zone dangereuse, elle vient d'entrer en pleine tempête où les pires tentations extrémistes, populistes et nationalistes risquent de se déchainer, ou son avenir même est en question.
Attention danger, la boite de Pandore est ouverte; le problème n'étant pas tant le résultat du vote populaire que de ses conséquences.
La Grèce est face a elle même et ses démons et si elle devait décider de ne pas ratifier les accords sur le traitement de la dette, elle est confrontée a sa capacité à se définir un avenir politique. La classe dirigeante grecque ne peut désormais plus fuir la désespérance de son peuple et particulièrement celle de sa jeunesse.
Elle est d'ailleurs co-responsable de la décision de son premier ministre car elle l'a acculé dans une situation d'impasse totale par ses jeux politiciens et souvent irresponsables.
C'est une question d'avenir qui sera posée au peuple grecque mais qui lui apportera de vrais éléments de réponse et non une enième tentative démagogique ?
Mais la Grèce n'est pas seule, en entrant dans cette voie elle y précipite aussi les autres nations européennes dans une situation identique ou similaire, je veux parler de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie et de la France notamment.
2012 est une année électorale pour beaucoup de pays européens: l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, la France.... De ce qui sortira des urnes grecques pèsera lourd sur les autres scrutins. Cette situation l'Europe l'a déjà connue, c'était dans le début des années 1930; on sait quelle fut la réponse.
C'est le paradoxe de la démocratie, le pire de tous les régimes...a l'exception de tous les autres.


Thibault Ponroy